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Comment disparaître de Sharon Huss Roat

Editions Hugo New Way

Vicky Decker maîtrise l'art de cacher qui elle est vraiment à la perfection. Alors, quand sa meilleure (et unique) amie Jenna déménage, et qu'elle se retrouve seule dans son lycée, sa vie prend un nouveau tournant. Elle ne s'est jamais sentie aussi seule... Elle décide donc de s'inventer une vie sociale, en photoshopant des photos d'inconnus pour les poster sur Instagram. Au début, c'est uniquement à Jenna que ces posts sont destinés, mais très vite, de nouveaux followers s'intéressent à ses aventures. Bientôt, elle est suivie par plusieurs milliers de personnes ! Vicky se laisse embarquer dans cette incroyable double vie online. Elle excelle à se créer des péripéties passionnantes sans même quitter sa chambre ! Et, très vite, elle va découvrir que beaucoup d'adolescents sur la toile se sentent comme elle, #seuls et #ignorés dans le monde réel. Pour les aider, et se sauver elle-même par la même occasion, Vicky devra trouver le courage de montrer son vrai visage...

 

Avis d'Edelweiss :

Sharon Huss Roat, est une auteure que je lis pour la première fois. Son roman « Comment disparaitre » traite avec justesse la phobie sociale et l’univers des réseaux sociaux.

Vicky Decker fait son entrée au lycée et pour la première fois de sa vie, seule. Sa meilleure et sa seule amie Jenna, vient de déménager et les repères de Vicky sont complètement renversés.

En effet, Vicky présente une phobie sociale. Impossible pour elle de communiquer avec des gens, même de son âge ou de se retrouver dans un lieu public, bondé de monde. Vicky souffre d’agoraphobie, oclophobie et de glossophobie… Les trois réunis, elle se confond dans le mutisme de peur du ridicule et ne sort presque jamais de chez elle. Une timidité extrême avec laquelle elle vit depuis toujours et dont Jenna avait réussi à la faire un peu sortir grâce à sa présence depuis son enfance.

Affronter la vie au lycée est pour Vicky un combat de tous les jours. Aussi transparente que possible physiquement comme oralement, elle espère rester inaperçue en s’emparant de ce que ne convoitent pas les autres élèves tels que la chaise qui grince, l’exposé le plus difficile, le siège le plus pourri du bus et bien sûr, elle déjeune dans les toilettes de l’établissement. Vicky est tellement dépendante du regard des autres, qu’elle en voit automatiquement la critique ou la pique qui peut lui être lancée sur chacun de ses faits et gestes.

Cette année, Vicky se trouve dans l’obligation de prendre de nouvelles responsabilités dans une activité extrascolaire pour élargir son dossier. Ne pas avoir le choix se révèle finalement pour elle un véritable bénéfice bien qu’elle désapprouve au premier abord mais c’est aussi un très gros défit pour son intégration.

Jalouse de voir que Jenna s’est fait de nouveaux amis alors qu’elle n’arrive même pas à saluer une personne de sa classe, Vicky prend sur elle et décide de créer un nouveau compte Instagram sur lequel elle souhaite paraitre libre et épanouie, mais le seul moyen d’y parvenir est de « disparaitre ».

« Vicurieuse » fait alors son apparition soudaine sur les réseaux sociaux, transformer une fille qui n’a pas peur du ridicule et bien dévergondée qu’elle ne le sera jamais, Vicky se sent revivre à travers son personnage et n’hésite plus à dire qu’elle se sent #seule dans la vraie vie. Une sorte de thérapie par réalité virtuelle à laquelle elle se soumet en remarquant que bon nombre de personnes sont comme elle, #ignorées. « Vicurieuse » fait une ascension fulgurante sur internet et bientôt tout le monde en parle. Elle, qui mène une vie d’ermite, doit affronter les répercussions que son compte a générées dans le monde entier. Entre réel et virtuelle, qui est vraiment Vicky Decker ? L’invisible ou l’invincible ?

Je remercie Hugo Roman pour l’envoi de ce livre qui m’a permis de découvrir l’écriture limpide de Sharon Huss Roat et sa grande assiduité sur les angoisses et l’anxiété des personnes souffrant de phobies sociales. C’est un livre bien mené qui en dit long sur le monde virtuelle et l’impact qu’il a dans notre vie de tous les jours, avec une fin captivante et sincèrement angoissante.

 

Extrait : "Si je gagne. Ce ne sera pas contre Lipton. Ce soir, pour la première fois de ma vie, je gagne contre la peur d'être - de faire du volume, d'occuper de l'espace... d'avoir tort, d'être bête ou nulle ou juste pas douée. Et qu'on se moque de moi. Finalement, je gagne contre moi-même."

 

 

Plus d'infos : Hugo New Way

 

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