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Elle n’avait pas dix ans de Shelley Burr

Editions Hauteville

Qu’est-il vraiment arrivé à la petite Evelyn McCreery ?

Dix-neuf ans plus tôt, dans une petite communauté rurale du sud de l’Australie, la sœur jumelle de Mina McCreery, Evelyn, a disparu. Ni les médias ni même les plus fervents amateurs de faits divers n’ont réussi à résoudre cette affaire. Hantée par l’absence de sa sœur, Mina vit désormais seule dans la ferme familiale, brûlée par le soleil et balayée par les vents.

Un jour, Lane Holland, un détective privé, surgit dans la vie de Mina et lui propose d’enquêter pour découvrir enfin la vérité. D’abord méfiante, la jeune femme finit par accepter. Mais quelles sont les véritables motivations de Lane ? Convoite-t-il seulement la prime qui n’a jamais été versée ou bien ses raisons sont-elles plus sombres ?

 

Avis de Christy :

J’ai été immédiatement intriguée par le résumé de “Elle n’avait pas dix ans”, proposé par l’éditeur, où la disparition d’une fillette de dix ans à peine était au centre de l’histoire. Presque vingt ans plus tard, l’enquête est reprise par le détective Lane Holland.

Dans la petite ville de Nannine, dans la Nouvelle-Galles du Sud, en Australie, tout le monde se souvient de la tragique disparition toujours non résolue d’Evelyn McCreery, 9 ans, de la chambre qu’elle partageait avec sa sœur jumelle.

L’enquête a laissé des traces chez tous les habitants et notamment chez Wilhelmina (surnommée Mina).

Depuis la disparition d’Evelyn, sans traces ni véritable suspect, Mina vit seule dans la ferme isolée de la famille, avec son père, et n’osant pas mettre un pied à l’extérieur de la propriété, faisant parfois trois heures de route pour se rendre à la bibliothèque, à l’épicerie ou voir son amie Alanna.

Elle a grandi sous les feux des projecteurs parce que cette affaire a été très médiatisée. Depuis, Mina vit en solitaire et recluse.

Nous suivons Lane Holland, détective privé, un homme qui connut quelques succès dans les disparitions de personnes et qui rencontre aujourd’hui quelques soucis d’argent. Il subvient aux besoins de sa petite sœur qui vient d’entrer à l’université. Le fait que leur père doit bientôt sortir de prison les inquiète particulièrement.

Holland s’intéresse donc à l’affaire de la disparition d’Evelyn dont la famille offre une belle récompense pour la résolution.

Evelyn a disparu un soir sans laisser de traces ni dans la maison, ni autour de la ferme où elle vivait. Si l’affaire avait fait grand bruit à l’époque, avec le déploiement de grands moyens de la police, aujourd’hui, l’affaire stagne. Rien de nouveau n’a émergé récemment.

Holland se plonge dans cette enquête, ce cold-case, et se met à interroger les habitants de Nannine, pour se familiariser avec les lieux et l’atmosphère de cette petite ville. Ses derniers ne vont pas lui faciliter la tâche en refusant de dévoiler la moindre information. Il en va de même pour Mina qui ne lui lâche aucun indice susceptible de savoir ce qu’il s’est passé ce fameux soir, vingt ans auparavant.

Evelyn était-elle morte? Qui en est responsable? Était-elle vivante, quelque part? Pourquoi personne ne sait ce qu’il s’est passé? Que cache Mina?

J’ai beaucoup aimé cette intrigue, même si je dois vous avouer que je m’attendais à un autre style de récit. J’ai l’habitude de lire des thrillers sans temps mort où l’enquête est menée tambour battant par les enquêteurs et où les rebondissements s’enchaînent rapidement.

Cela n’a pas été le cas ici. Comme Lane Holland, nous arrivons dans cette petite ville profondément marquée par la disparition d’Evelyn. Même 20 ans après les faits,

tout le monde se souvient de ce qu'il faisait quand il a appris cette nouvelle. Les habitants de la ville sont très soudés les uns aux autres et très méfiants vis-à-vis de tout intrus, notamment Holland qui vient bousculer les vies de tout le monde, à la recherche du moindre indice. L’enquête paraît très compliquée et pourtant, au fil du temps, des témoignages et des indices, elle avance malgré tout.

L'ambiance est très pesante et on le ressent tout le long du récit. La température étouffante semble peser sur les épaules de Nannine.

L’enquête avance doucement. Les révélations et rebondissements arrivent ponctuellement dans le roman, comme pour relancer notre attention. Nous nous posons de nombreuses questions pendant notre lecture.

Le fait que les personnages ne se dévoilent pas complètement dans le roman donne également une ambiance assez particulière. Nous ne sommes pas complètement rentrés dans leur tête et je dois avouer que j’ai eu du mal à m’attacher à Holland ou à Mina pendant ma lecture. On reste en surface de leur vie, de leurs problèmes ou de leurs émotions. Il y a une distance entre eux et nous.

Nous avons donc la terrible impression que nous ne savons rien d’eux, qu’ils laissent des indices quand bon leur semble, à l’instar d’Holland qui nous dévoile petit à petit son passé avec son père et la relation qu’ils entretiennent. Ce père aurait-il un lien avec la disparition d’Evelyn?

De même, nous ne savons pas grand-chose de Mina, de ses pensées, de ses sentiments à l’égard de l’enquête d’Holland. Que cache-t-elle de son passé? Est-elle responsable, malgré son jeune âge, de la disparition de sa sœur?

L’auteure nous laisse clairement sur notre faim pour certains points. Je dois avouer que j’aurai aimé davantage de réponses. Notamment en ce qui concerne la fin.

La plume de l’auteure, Shelley Burr, que je ne connaissais pas avant de me plonger dans “Elle n’avait pas dix ans” est fluide et agréable à lire. Elle nous plonge avec bonheur dans cette Australie, très peu connue, où les paysages sont magnifiques, bien loin des grandes villes où les habitants sont isolés de tout, où les secrets sont bien gardés. Les pages se tournent très vite parce que nous voulons avoir les réponses à nos questions. Le suspense est à son comble à de nombreuses reprises et on retient son souffle, notamment à la fin quand les choses se précisent. On se demande comment les choses vont se dérouler pour nos personnages.

En bref, “Elle n’avait pas dix ans” reste une bonne lecture où l’on se plonge dans l’affaire d’une disparition d’enfant. Malheureusement, le fait que les personnages ne se livrent pas entièrement à nous crée une distance et ne nous permet pas de nous plonger totalement dans le récit.

Plus d'infos : Hauteville

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