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Resistance de Samira Ahmed

Editions BigBang

La résistance se construit sur l'espoir

Deux ans et demi depuis l'élection.

Un an depuis que nos réponses sur le formulaire du recensement nous ont valu d'être indexés.

Neuf mois depuis le premier autodafé.

Un mois depuis que le Président des États-Unis a déclaré que « les musulmans constituaient une menace pour l'Amérique ».

Dans un avenir effroyablement proche, Layla Ami - 17 ans - et ses parents sont arrachés à leur foyer et déportés dans un camp de détention pour musulmans américains dans le désert de Californie.

Avec l'aide d'amis d'infortune, eux aussi piégés derrière les barbelés, de son petit ami resté à l'extérieur, et d'alliés inattendus, Layla entame un chemin de lutte pour la liberté et mène la révolte contre le directeur du camp et ses gardiens.

Résistance met au défi les lecteurs d'agir et de briser le silence coupable qui gangrène notre société.

 

Avis de Poison :

Résistance est un roman dérangeant et glaçant qui va vous marquer.

Dans un avenir pas si lointain, les Etats-Unis ont déclaré la guerre aux islamistes. Ils sont même allés plus loin en s’en prenant aux musulmans. Petit à petit, les musulmans perdent leurs droits. Jusqu’à ce soir où ils perdent également leur liberté.

Layla, 17 ans, ne comprend pas. Elle veut se révolter et ne comprend pas l’acceptation résignée de ses parents. Dans le camp, elle se sent étouffer, veut faire changer les choses.

L’idée de base est très bonne. Faisant écho à notre histoire-encore-récente avec les lois anti-juifs des nazis, nous nous retrouvons à notre époque où une autre frange de la population est opprimée.
Nous prenons le récit alors que les musulmans ont déjà perdu beaucoup et quand commence la déportation. Ils sont dans un camp de « détention » pas de travail, mais l’idée est là. De point de vue de Layla uniquement, on ressent sa détresse et son incompréhension face à ce qui arrive. On vit ce déchirement et cette peur de l’inconnue. La peur tout court.

Au sein du camp elle rencontrera d’autres humains. Certains bons, certains résignées, joyeux, désespérés, mais aussi abject et violent.
Layla veut revoir son petit ami, lui parler, espérer. Elle entame alors son « chemin de la révolte », entrainant d’autres personnes avec elle, pour le meilleur et pour le pire.

Ce roman m’a profondément marqué. Cette période de l’histoire m’a toujours beaucoup impacté et ne m’a jamais laissé indifférente. Forcément, je ne pouvais m’empêcher de voir les parallèles.

De par le format plutôt court, moins de 400 pages, l’autrice n’a pas tellement le temps de développer son univers. Ce qui permet au lecteur de rapidement entrer dans l’histoire, mais qui m’aura un peu frustrée je l’avoue. J’aurai aimé qu’on voit davantage comment on en est arrivé là, comment cette privation est arrivée, comment le reste du pays, la communauté internationale a réagi. Mais c’est un point de vue d’adulte avec je pense de la réflexion déjà menée en amont. Pour le public cible, je pense que cela peut suffire à comprendre.

Mon regret principal sera le personnage de Layla. J’ai eu du mal à vraiment la trouver sympathique car elle est très enfantine dans ses vœux et réactions. Son seul objectif c’est de voir son petit copain. Elle ne pense à rien d’autre et cela guide toutes ses actions. Elle est parfois tête brûlée, capricieuse et a tendance à se taper la cuisse du poing (mais genre…tout le temps ?).

Malgré tout, on se laisse prendre au jeu. Le côté (trop) réaliste de cette histoire, son écho avec le passé et les événements qui peuvent survenir, nous plonge facilement dans ce récit et nous secoue.

Le lecteur comprend à quel point il est facile de basculer, à quel point nos libertés sont fragiles et entre les mains d’une minorité de personnes. Layla n’est pas parfaite, mais elle illustre cette jeunesse insouciante qui ne demande rien à personne, qui n’est pas politisée mais qui veut juste vivre.

La fin est un peu tirée par les cheveux, la faute à quelques personnages qui sont là pour aider le récit mais qui manquent un peu de crédibilité. Les actions finales sont un peu confuses mais cela permet de clore « rapidement » ce roman qui sinon aurait pu encore s’étaler sur quelques centaines de pages. Personnellement j’aurai aimé développer un peu cette fin pour voir ce qui arrive après, mais on peut comprendre que le lecteur soit déjà bien ébranlé par cette histoire.

Au final ce n’est pas un roman parfait, loin de là, mais il rempli déjà bien une mission : nous alerter sur la facilité avec laquelle notre quotidien, notre monde, peut basculer. Un roman coup de poing, intéressant et qui fera sans nul doute réfléchir son lecteur.

Plus d'infos : BigBang

 

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