le corsaire de la Reine« Sur le pont de l'Epervier, Rodney Hawkhurst est fou de rage.
Alors qu'il était tout à la joie d'avoir pu armer son vaisseau grâce à lord Gillingham, il vient de découvrir que la fille de son protecteur s'est glissée à bord, habillée en garçon. Qu'a-t-il à faire d'une donzelle alors qu'il cingle vers de rudes tempêtes, vers des combats contre l'Espagnol ? Mais la demoiselle, exquise rousse aux yeux verts, va se révéler hardi marin ! Et elle est prête à risquer sa vie pour son capitaine.
Rodney, troublé, capitule.. . Pourtant, son cœur n'est-il pas resté en Angleterre ? Hélas, l'heure n'est pas à l'amour : dans la mer des Antilles, des frégates ennemies prennent en chasse l'Epervier... »

 

Barbara Cartland. S’il y a bien un auteur que j’aurai pensé ne jamais lire, à égalité avec Nora Roberts ou Daniele Steele, c’est bien la Dame en Rose. Que dire de cette œuvre impérissable ?

Tout d’abord que tout le monde s’accorde à dire que l’expérience donne crédibilité à un avis. Soit. Mais faut il absolument que cette expérience soit aussi difficile ? J’ai donc lu un Barbara Cartland. Bien. Ca c’est fait, et ça ne se reproduira sans doute jamais.

 

Il est très difficile de donner un avis qui ne soit pas totalement subjectif sur ce genre de littérature. On adore ou on déteste. Résumons donc l’histoire :

 

Rodney est beau, grand, fort, intelligent et hardi capitaine. Il veut un bateau en échange de quoi il demande la main d’Anne, exquise blonde diaphane dans les visées de laquelle le mariage n’a pas sa place. Anne a une jeune sœur, Elisabeth (Lisbeth pour les intimes), et un jeune frère, Francis. Ne cherchez pas, à l'épque de la Grande Elizabeth, il semblerait qu'un bateau vale une épouse et de la menue monnaie. Ou que son père cherchait à se débarrasser de sa blonde enfant, allez savoir!

Elizabeth est une flamboyante rousse aux yeux verts, et à peu prés 5 pages après le début, on sait qu’elle finira avec Rodney. Elle est également bonne cavalière, hardie marin, medecin chirurgien à ses heures perdue et bien entendu tendre et innocente.

Francis, lui, ne finira pas avec Rodney mais son funeste sort ne semble pas émouvoir quiconque. Il faut dire que dans le genre personnage insipide, il n’y a qu’Anne qui rivalise.

 

Bref ! Pour sauver son frère, victime d’un ultimatum paternel, Lisbeth prend la mer à sa place sur l’Epervier, le bateau de Rodney donc, en se faisant passer pour un homme.

Je soupçonne d’ailleurs que l’équipage ai eu quelques doutes quand à l’orientation sexuelle de leur capitaine qui se laisse quasiment sauter au cou par un jouvenceau franchement féminin.

 

Hors donc, personne ne semble avoir remarqué que le jeune marin est en fait une femme, sauf un prisonnier espagnol qui sera bien évidement le rival de notre Rodney, et qui , à ma connaissance, nage toujours dans les eaux antillaises, Barbara Cartland n’ayant absolument aucun intérêt pour ses personnages secondaires.

Donc elle l’aime, il en aime une autre avant de se rendre compte qu’il l’aime elle, mais un autre surgit, on s’en débarrasse littérairement parlant et on revient en Angleterre.

 

Tout le monde suit pour l’instant ?  Très bien, donc nous avons raconté l’ensemble de l’histoire.

 

Oh j’oubliais le cadre : il ne faut pas se fier au résumé , la mer des Antilles, c’est une grande plage ou il fait toujours beau, ou les indigènes sont gentils et où on mange de la tortue en réparant son bateau. De temps à autre on fait bien couler un navire espagnol mais c’est un détail.

 

  La littérature sentimentale n’est pas et ne sera sans doute jamais mon genre préféré. Il faut cependant rendre à Barbara ce qui est à César et admettre que le but de l’auteur, est c’est évident, n’est pas de faire vivre a son lecteur une grande aventure de pirates. Non. Son but, c’est de s’arranger pour que le benêt de service, que l’on appelle aussi « héros » s’extasie devant une beauté froide qui ne l’aime pas alors qu’à coté de lui une fille transie d’amour , dite « héroïne », se liquéfie chaque fois qu’elle le regarde. 

Autrement dit, nous avons la le roman sentimental de base : elle l’aime et elle le sait , il l’aime mais il pense en aimer une autre, un autre type tente de se mettre entre eux, mais non ! Car l’amour triomphe toujours.

 

A partir de la, me direz vous, nous avons l’ensemble de la collection Arlequin ! Sans doute vous répondrai-je bien que ma connaissance de ce genre littéraire soit très réduite. Mais on ne peut pas enlever que l’auteur va la ou elle le veut en sachant parfaitement tenir son histoire.

 

Personne ne peut dire que les caractères sont fouillés, ou que l’histoire est complexe, en revanche elle est parfaitement maitrisée du début à la fin et l’auteur la mène sans temps mort. Ou temps vivant, ça dépend ce que l’on cherche. L’Amour avec un grand A est partout, et supplante tout le reste. Ne cherchez pas la moindre action dans ce livre, il n’y en a pas. Meme pas une petite coupure en se rasant pour nos deux héros, qui affrontent quand même la puissance espagnole à eux tout seuls ou presque (et gagnent soit dit en passant !). Il y a bien quelques pertes mais la encore on s’en moque un peu.

On peut ajouter aux qualités de ce roman que Barbara Cartland a fait quelques recherches sur l’époque, la marine, l’histoire, les bateaux, et qu’elle prend visiblement plaisir a nous le montrer, même si il y a de fortes chances que ces recherches soit strictement liées a l’épisode qu’elle voulait écrire.  Ce qui explique sans doute l’aspect prolifique de la production de la Dame Rose : pas de temps perdu en approfondissements inutiles..

 

Bref, j’ai lu un Barbara Cartland … et il n’est pas certain que je m’en remettrai.

defi_2012.jpg