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Battle Royale de Koushun TAKAMI - Avis de Zaza

Battle royaleLa République de Grande Asie, organise chaque année le « Programme n°68 ». Il s’agit d’une simulation de combat exécutée par une classe de 3e choisie au hasard parmi l’ensemble des collèges du pays. L’expérience est simple puisqu’il s’agit de forcer les élèves à s’entre-tuer jusqu’à ce qu’il ne reste qu’un seul survivant, qui sera nommé Champion. Ce jeu a pour but de renseigner la République sur les attitudes de combat et les différentes techniques adoptées afin de pouvoir adapter au mieux son armée pour faire face aux menaces extérieures, et notamment la menace américaine
C’est dans ce contexte que la classe de 3e B du collège municipal de Shiroiwa, département de Kagawa, a été choisie. 42 élèves se retrouvent donc sur une île isolée afin de s’exterminer sous la surveillance de l’Etat. Il n’existe aucune règle excepté le massacre. La confiance n’existe plus. Il s’agit de tuer ou d’être tué.

Ainsi présenté, on comprend rapidement que ce roman est particulièrement sombre. Le récit est parsemé de bataille, de massacre entre adolescents de 15 ans, de trahison, de sang, de cadavres, etc. Cette histoire met en scène uniquement la violence, la violence à l’état pur, et plus détestable encore, de la violence gratuite.

Pourtant, les pages s’enchaînent rapidement. On suit l’histoire des différents groupes qui se forment et se défont, des personnages isolés, des histoires d’amour ou d’amitié. On s’attache rapidement à tous ces gamins et même si on se doute fortement de l’issu du livre, je n’ai pas pu m’empêcher d’espérer à chaque fois, que les élèves s’en sortent.
Koushun Takami manie la plume avec brio et arrive à captiver le lecteur à travers un univers par captivant du tout. Le style est très facile à lire. L’auteur arrive à dynamiser son récit, à doser justement les descriptions sans rentrer dans le gore. Et malgré la présence de plus de 40 personnages, il arrive à tous nous les présenter sans que cela s’embrouille dans la tête du lecteur. J’ai tout de même été gênée par les noms japonais des personnages, il m’a fallu du temps pour les différencier.

J’ai commencé ce livre en pensant que c’était du grand n’importe quoi, et finalement on se rend compte, que ce n’est pas si éloigné de la réalité. Bien entendu, la situation dans Battle Royale est exagérée et caricaturale (comme les caractères des personnages d’ailleurs), mais on ne peut pas rester indifférent face à ce récit et surtout, il est impossible de ne pas faire le parallèle avec notre société actuelle.
Chaque lecteur commencera par se demander : et moi, qu’aurais-je fais à leur place ? Est-ce que j’aurais pu assassiner mon meilleur ami pour sauver ma peau ? Mais au-delà de ces questions primaires, ce livre posent des questions essentielles : Jusqu’où peut-on aller ? La loi peut-elle tout légitimer ? Comment faire confiance ou espérer dans un univers aussi inhumain ?

En conclusion, c’est véritablement un livre incontournable. Une lecture comme je les aime, qui ne rend pas indifférent. On continue de penser à ce livre, bien longtemps après l’avoir fermé.
Il fait partit, pour moi, des classiques de la littérature imaginaire.

5/5

Zaza


Petits arrangements avec l'éternité d'Eric Holstein ~ Zaza

Petits arrangements avec l'éternité d'Eric HolsteinPetits arrangements avec l’éternité… ou plutôt devrait-on dire Petits arrangements avec la littérature vampirique…
L’originalité n’est pas pour me déplaire, et avec ce livre, Eric Holstein ne se prive pas de mettre à mal tous les clichés sur les vampires. Ses vampires à lui sont vraiment d’un genre particulier. Ils ne sont pas sexy du tout, excepté la bimbo de service qui s’est fait refaire les seins. Ils ne sont pas morts mais simplement immortels, dotés d’une force supérieure. Ils ne dorment pas la journée, mais squoitent plutôt des appartements dont les propriétaires sont en vacances. Ils naissent humains avec un potentiel pour devenir vampire ou non. La transformation se fait souvent par le plus grand des hasards. Mais surtout, ils ne se nourrissent pas de sang, mais de l’essence des humains, leurs souvenirs, leurs émotions. Cette méthode est complètement indolore pour les humains, hormis un court passage dans les pommes. Du coup, les vampires n’ont pas à être méchant et peuvent donc s’adonner à d’autres passions, telles que l’art en ce qui concerne le héros du livre.
L’histoire tourne ici autour d’Eugène. Un vampire parisien, et fier de l’être, spécialisé dans le cambriolage. Sa petite routine tourne court lorsque son ex, Grace, débarque (la Bimbo aux seins refais…). Dans cette aventure, qui va retourner Paname dans tous les sens, Eugène embarque son pote, Slawomir, un vampire sdf avec un penchant affirmé pour la bouteille  et, Eddie, un garde du corps dont les talents seront appréciés à leur juste valeur.
Les personnages sont vraiment hauts en couleur. Attachant, énervant, intriguant... Tous les personnages du livre sont intéressants. Avec son franc parlé, son langage fleuri et sa passion pour l’art, Eugène est un personnage particulièrement attachant. J’ai beaucoup apprécié de le suivre au fil des pages.
Les pages s’enchaînent d’ailleurs très rapidement. Eric Holstein a un style très fluide. Bien entendu, il faut accepter ce style plein d’argot, d’ironie et d’humour parfois assez noir, mais pour ma part, j’ai bien adhéré au style de l’auteur. Le récit est rythmé, il y a de la bagarre, de l’action, des poursuites, des moments plus calmes, etc. Tous les ingrédients sont réunis pour faire un bon livre, mais ce qui pêche, à mon avis, c’est l’intrigue… L’histoire n’est selon moi absolument pas crédible et surtout pas assez bien ficelée pour que ce soit réaliste. L’intrigue est totalement capilo-traquée. Je n’y ai pas cru une seconde. Eric Holstein veut revisiter les lois de la physique. Très bien, je n’ai rien contre. Mais il n’explique à aucun moment ses postulats. La nouvelle idée est posée, sans être expliquée. Et au final, l’intrigue perd de son intérêt par la présence de nombreuses lacunes au niveau du raisonnement, ou plutôt au niveau de l’explication.
En conclusion, j’ai apprécié de découvrir cet auteur français, j’ai adoré les personnages mais je n’ai pas adhéré à l’intrigue.