Aller au contenu principal

J'ai dormi la nuit dernière.

Daté du 10 février 2010
Traduit par Tan

Je n'ai pas fini Bullet la nuit dernière. J'ai pris la décision que moi, mon mari Jonathon et mon amie et assistante Carri, ne pouvions pas tous continuer à ne dormir que 3h deux jours de suite. J'ai envoyé Carri faire la sieste pour qu'elle puisse prendre le dernier quart après Jonathon. Une bonne idée sur le moment. Mais je suis retournée à mon ordinateur et ai fixé lointainement mon écran pendant au moins 20 minutes. Je savais exactement ce qui devait arriver après mais j'étais tout simplement trop fatiguée pour l'écrire.

Je me suis assise à mon bureau avec les baies vitrées de chaque côté et les ténèbres sont tombées autour de moi. Alors que la lumière faiblissait autour de moi, j'ai senti le désespoir arriver. Le désespoir vrai et pur. J'ai éprouvé du désespoir avant, à la mort d'êtres chers, pour des maladies, pour des blessures et quelques événements politiques, ou des catastrophes naturelles ou humaines, mais j'étais assise là hier soir et l'ai ressenti parce que j'étais toujours au travail alors que la nuit tombait. D'habitude, j'adore être pleine enthousiasme et travailler à mon bureau si tard. Ça veut dire que le livre avance bien, mais hier ça n'était pas parce que le livre avançait bien. Hier et tous les jours précédents depuis des semaines, c'était pour la date butoir. Si Bullet doit sortir en juin comme prévu alors la date butoir ne peut plus être plus reculée qu'elle ne l'a déjà été, c'est la vérité. Il y a si peu de flexibilité dans un planning de publication et la mienne est consommée.

J'étais assise là hier soir et mon esprit est devenu si hideux. Pensées, sentiments, tout allait au mauvais endroit. Je sais que cet endroit n'est pas réel. C'est un lieu de mensonges. Les mensonges qui vous disent que tout ce que vous avez fait ne sert à rien et que vous ne vous en sortirez jamais, et d'autres perfidies irrationnelles. Je sais qu'ils sont irrationnels. Je sais qu'ils ne sont pas vrais, mais quand mon esprit va à cet endroit, ils sonnent vrais. Normalement, je peux me dire des vérités positives pour contrer ces pensées sombres, mais hier soir, j'étais à cours de lumineux et joyeux. Quand j'ai réalisé à quel point mon humeur avait tourné au noir j'ai laissé savoir à Jonathon et Carri que j'arrêtais pour la soirée. On était tous dangereusement fatigué. Si je continuais à tous nous pousser comme ça, on allait tomber malade, ou juste tomber dans le puits du désespoir. Oh, mais attendez, j'y étais déjà. Non, faux, je vacillais sur son rebord et je voulais y mettre un point d'arrêt avant de m'enfoncer pour de vrai.

Je leur ai proposé de les laisser dormir pendant que je continuais à travailler mais ils ont refusé. Ils ne voulaient pas me laisser batailler seule dans les ténèbres. C'est en fait l'idée qu'ils allaient rester debout, eux aussi, et pas tout le reste qui m'a décidée. Je peux prendre des risques, mais quand d'autres souffrent aussi, je suis plus encline à prendre de bonnes décisions. Me maltraiter moi-même est plus supportable que pousser tout le monde aussi fort.

Dormir a été merveilleux. Sept heures et demie de sommeil a été teeeellement mieux que trois heures ou moins, ma moyenne depuis des semaines. Ok, quatre ou moins, mais néanmoins ça se cumule ou plutôt soustrait de l'énergie à  tout le monde. Donc, rafraichie, je suis retournée à mon bureau et ai découvert que mes ordinateurs s'étaient mis à jour. Je comptais les laisser faire après avoir fini le livre, honnêtement, mais durant la nuit, ils ont décidé de le faire, avec ou sans ma permission. Je cliquais sur le bouton "non, ne pas mettre à jour" depuis des jours. Du coup, je n'ai pas pu me remettre directement au travail parce que bien-sûr les mises à jour causent des problèmes. Pourrait-on s'il vous plait revenir à l'époque des dinosaures de l'informatique où les gens trouvaient les bugs avant de laisser les gens utiliser les ordinateurs. Mais maintenant tout tourne. Je vais poster ça, mettre le lien à divers endroits et si Dieu le veut, je vais finir le livre aujourd'hui. Rien que taper ça me fatigue. Quand ce livre sera fini je me suis promis une pause, et cette fois je vais tenir ma promesse. En tout cas, je ne vais pas me lancer dans l'écriture d'un autre livre dans la foulée. Mon idée de pause est souvent de faire autre chose de créatif complètement différent, mais tout ce qui est susceptible de me repose est le but.