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Je procrastine un max

Daté du 2 décembre 2009
Extrait traduit par Tan

 

En fait, comme c'est le cas avec les meilleurs discussions littéraires, certains des essais proposent une vision de l'œuvre qui m'est nouvelle. De nouvelles façons de voir mes personnages, les grands lignes de l'histoire et mon univers.
Intéressant, voire même utile dans le style pseudo-thérapie, mais c'est aussi étrange de voir d'autres personnes analyser mes livres. Souvenez-vous qu'à côté de mon diplôme en biologie, j'en ai aussi un en littérature anglaise donc je suis assez familière avec les interprétations littéraires des livres. Je suppose que je n'ai jamais imaginé que les miens subiraient le même traitement. Je sais que mes livres ont été intégrés dans des cours dans certaines universités. C'est arrivé suffisamment souvent pour que ça ne me paraisse plus bizarre, même si assister à l'un de ces cours le serait sans doute parce que certains essais que je lis tirent des conclusions.

Ils disent des choses telles que "je suis sûre que l'auteur ricanait quand elle a écrit ça". Je n'arrive pas à me souvenir exactement dans lequel c'était mais je me souviens avoir pensé que je n'avais pas trouvé l'instant marrant, je l'avais trouvé terrifiant. C'était au sujet des interactions d'Anita avec Olaf dans Skin Trade. Peut-être que l'auteur de l'essai sous-entendait un rire nerveux comme on en a quand on est à moitié apeuré et à moitié intrigué, mais dans tous les cas, je n'ai jamais trouvé qu'Olaf était synonyme de ricanement. Je le trouve terrifiant, et déroutant, et intriguant comme personnage, mais certainement pas drôle.

Certains essais tirent des conclusions sur ce que je sous-entendais quand j'ai écrit certaines choses, ou avancent une idée et c'est soit faux ou alors il me faudrait plusieurs livres pour réaliser pourquoi j'ai écrit telle ou telle chose et quelle serait son utilité dans la série. Mais les auteurs des essais ont beaucoup de recul à prendre en compte aussi, écrire des livres c'est comme avoir le nez collé dans sa vie et ne pas avoir une vue d'ensemble parfois. Mais certains des essais arrivent à mettre le doigt sur ce que je voulais dire d'une manière qui me satisfait, parce que certains percutent tout de suite mais ça n'est pas toujours l'avis majoritaire chez les fans, donc c'est cool. [là je ne suis pas à 100% sûre de ma trad pour la dernière phrase, encore une expression comme les américains les aimes bien mais que je n'arrive pas à intégrer dans la phrase]

Puis vous avez l'essai suivant, ou celui encore après, où un autre auteur passe complétement à côté de ce que j'essaye de dire et est complétement réfractaire au thème, contrairement au premier auteur. L'ardeur est le thème qui revient le plus dans les essais. L'un des auteurs a vraiment mis le doigt sur ce que j'avais en tête ou plutôt l'idée générale, ce qui est agréable. Mon favori est l'essai qui m'a apporté un nouvel éclairage sur le pourquoi Micah et Nathaniel sont intégrés dans la vie domestique d'Anita avant Jean-Claude et Richard. L'auteur a proposé de très bonnes idées auxquelles je n'avais pas pensées et je pense qu'elle a raison. Elle a raison au sujet de mes personnages et m'a aidé à comprendre des choses qui nous avaient troublées, Anita et moi. Ça c'est intéressant de mon point de vue d'auteur. Peut-être que dans vos livres, tout comme dans vos vies, parfois vous ne comprenez pas tout parce que vous vous tenez trop près. Je me tiens sans aucun doute très près d'Anita et elle n'est pas toujours la fenêtre émotionnelle la plus objective sur son monde, et moi non plus.

Cette collection d'essais est intitulée : Ardeur et est dirigée par Leah Wilson.