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Rentre avant la nuit de Lisa Jewell

Editions Hauteville

Une affaire à creuser...

Tallulah, 19 ans, n'est pas rentrée de sa soirée. Elle a confié son fils, qui n'est encore qu'un nourrisson, aux soins de sa mère. Jamais elle ne l'aurait abandonné. Si elle n'est pas de retour chez elle, c'est que quelque chose – ou quelqu'un – l'en a empêchée. La dernière fois qu'elle a été vue, c'était aux Cendres, un domaine situé à lisière de la forêt.

Deux ans après la disparition de l'adolescente, Sophie s'installe à Maypole House, le prestigieux pensionnat dont son compagnon vient de devenir directeur. Dans le jardin de leur cottage, elle découvre un morceau de carton punaisé sur la clôture qui porte l'inscription « Creusez ici ».

Il n'en faut pas davantage pour que Sophie s'empare de cette affaire classée un peu trop vite. C'est le début d'un jeu de piste étourdissant.

 

Avis d'Edelweiss :

Liza Jewel est une autrice que je prends plaisir à lire. « Rentre avant la nuit » est son troisième roman que je tiens en mains et c’est une de mes meilleures lectures cette année.

Qui a t-il de plus horrible pour une mère que la disparition de son enfant ?

C’est malheureusement le drame que vit Kim, mère de deux adolescents dont la fille Tallulah, 19 ans, jeune maman d’un bébé de 10 mois, disparaît au cours d’une soirée entre amis en juin 2017.

Liza Jewell nous offre ici un récit en trois temporalités qui se chevauchent merveilleusement. Celui du moment de la disparition de Lula et son petit-ami Zach, celui d’avant la disparition où nous découvrons l’intimité et les secrets de ce couple et enfin deux ans après la disparition avec l’arrivée de Sophie à Upfield Common qui permet de rouvrir l’enquête. Kim, présente à chaque étape, porte l’intrigue de ce roman du début jusqu’aux révélations finales.

C’est une histoire bouleversante mêlant mystère et tragédie à la fois.

Nous découvrons Kim cette maman aimante et inquiète qui mène ses recherches en parallèle avec la police. L’amour qu’elle porte à sa fille est inconditionnel. Nous découvrons cette relation fusionnelle et attendrissante qui nous brise le cœur.

La souffrance de Kim est palpable et grandit jour après jour, d’autant plus que le mystère de leur disparition reste inconnu.

Voir son petit-fils Noah grandir sans sa mère est un supplice de plus.

Puis deux ans passe et aucune piste réelle n’a été trouvé. Lula et son copain se sont évaporés dans la nature sans laisser la moindre trace. Kim veille à ce que le souvenir de sa fille reste en mémoire autour d’elle afin que personne n’oublie son cauchemar.

Que s’est-il passé ce soir-là? Kim ne lâchera jamais l’affaire bien que plusieurs personnes ont été interrogées au moment des faits, dont la très intrigante et richissime Scarlett et sa bande d’amis, aucun de leur témoignage ne donnera lieu à un résultat.

Le suspense est entretenu tout au long du livre, entre l’enquête et le passé de Lula qui nous apparaît au fil des pages. Des indices se succèdent et nous apprennent que les apparences sont trompeuses. Cette chronologie non linéaire nous maintient en haleine, on cherche à comprendre pourquoi Lula a refoulé tant de fois ses véritables sentiments et ses intentions pour l’avenir. D’un foyer à première vue idyllique, l’ambiance y est suffocante et autour d’elle gravite des personnes plus toxiques les unes que les autres à leur manière. Lula est en définitive une jeune femme passive pour le bien-être de son bébé à défaut du sien.

L’arrivée impromptue de Sophie écrivaine et son conjoint, nouveau directeur du lycée de Maypole House où était scolarisé la bande de Scarlett apporte enfin une pièce du puzzle que la police peinait à trouver pour avancer et peut-être élucider ce dossier. Cette jeune autrice de polar va vivre pour la première fois en dimension réelle une enquête policière.

Lisa Jewell écrit ici un polar prodigieusement bien mené où subsiste un mélange de résilience, marasme et crise identitaire. Adeptes des thrillers vous êtes les bienvenus pour découvrir cette œuvre captivante.

Citation :

« Ils viennent d’endroits que les gens normaux ne peuvent même pas imaginer, et leur richesse ostentatoire suinte sous leur apparence négligée.

Ils sont si sûr d’eux et pourtant pathétiques, ils pensent tout savoir et ne connaissent rien ».

Plus d'infos : Hauteville

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