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On y était : rencontre avec Emmanuelle Nuncq

Castelmore organisait un après-midi rencontre et interviews pour la sortie de Bordemarge (sortie le 13/04/12) d'Emmanuelle Nuncq, premier auteur français à être publié chez eux.

Cet événement, auquel nous étions conviés, a eu lieu le mercredi 4 avril à 17h00 dans leurs locaux.

Les représentants des communautés participantes arrivent au fur et à mesure et étaient présents : Le Monde de Francesca, Fantasy GateLe Boudoir Écarlate, Place To Be et Lire ou Mourir.
Emmanuelle Nuncq est déjà installée avec à son côté Barbara Bessat-Lelarge ; Marie (Castelmore) arrive avec des petites douceurs (mention A+ pour les madeleines !).
S'ensuit une séance de questions-réponses.

En vrac : Bordemarge aura une suite. Emmanuelle n’a pas de personnages préférés. Elle aime particulièrement les romans de l’époque XIXème. Elle a un talent certain de couturière. Adore Tim Burton et regrette de n’avoir pas pu le rencontrer lors de sa venue à Paris. Un générique de début de roman a bien été écrit mais coupé par l’auteur. À l’origine, elle écrivait un roman de SF, mais a dérivé sur quelque chose de plus léger. Petite référence passée inaperçue (pour moi tout du moins) : à la fin du roman, Violette blague sur la possibilité que Khaltourine devienne anarchiste ; de 1857 à 1882, a existé un révolutionnaire, Stepan Khaltourine, qui commit un attentat contre l’empereur Alexandre II au palais d’Hiver en 1880 (merci wiki !). Au sujet du vocabulaire parfois complexe : l'auteur est restée fidèle à son style et ne souhaitait pas l'appauvrir pour se rendre plus "abordable". L'éditeur, quant à lui, n'est pas fan des notes de bas de page qui auraient pu interrompre la lecture.

 

Résumé :

Un mousquetaire rebelle quitte le château de Bordemarge au galop. Après avoir fomenté un coup d’État, le duc Silas a lancé ses troupes de pirates sur les traces de Roxane, l’héritière légitime du trône, qui a réussi à s’enfuir.

Violette, bibliothécaire déprimée, aurait adoré lire ce genre d’aventures rocambolesques.

Aussi, le jour où, pour échapper à ses ennemis, Roxane traverse un tableau magique qui donne sur le monde réel et envoie Violette à sa place à Bordemarge, cet échange est l’occasion rêvée pour la bibliothécaire de troquer son quotidien contre des péripéties incroyables. Saura-t-elle déjouer les plans de l’infâme Silas ?

Une chose est sûre : à Bordemarge, tout est possible, il suffit de le vouloir !

 

 

 

NOS AVIS :

Avis d’Arcantane : Pour ma part j’étais assez curieuse de découvrir ce premier roman français publié chez Castelmore. Ravie de voir que des auteurs français encore inconnus du public allaient être publiés dans cette maison d’édition. Une très bonne initiative de la part de Castelmore.

Avant toute chose, il faut préciser que Bordemarge est destiné à un très jeune public (environ 13/14 ans), totalement différent de ce que peut proposer actuellement Castelmore dans son catalogue avec une histoire originale de cape et d’épée. Ce qui m’a d’abord fait sourire. Choisir une histoire de mousquetaires convient parfaitement à Castelmore puisque le nom de la maison (tout comme sa grande sœur, Milady et son grand frère Bragelonne) est tiré du fameux roman de cape et d’épées les 3 mousquetaires d’Alexandre Dumas. On ne peut pas trouver mieux comme référence me direz-vous !

Après lecture de ce roman, je suis assez dubitative et perplexe quant au choix de ce livre par Castelmore.

L’histoire est originale puisque les 2 héroïnes totalement opposées, Violette et Roxanne, vont se retrouver à la place l’une de l’autre grâce à un tableau magique. Chacune découvrant un monde inconnu.

Violette va ainsi entrer dans l'univers qui l’a toujours fait rêver et qui n’existe que dans les livres. Quand à Roxanne, elle se retrouve dans un monde réel où tout n’est pas aussi rose que chez elle et va devoir s’y habituer. L’histoire de base en elle-même m’a plu, car même si elle est simple (on sait déjà comment cela va se finir …), on peut s’attendre à ce que l’auteur distille pas mal de surprises durant le déroulement du récit .

L’idée de consacrer un chapitre par héroïne et d’alterner nous permet de suivre en même temps les 2 personnages centraux. Le style est léger et simple dans l’ensemble.

Malheureusement, au fil de la lecture quelques points négatifs ont eu raison de mon enthousiasme. 

- D’abord le vocabulaire : l’auteur utilise des termes qui ne sont pas au niveau du jeune public. Certains mots sont tirés du vieux français et ne sont plus utilisés dans la langue française. Le jeune lecteur aura plus de difficultés à comprendre le texte et n’arrêtera pas forcément sa lecture pour aller chercher la signification du mot. Au final, cela n’apporte rien à l’histoire sauf de la fantaisie pour l’auteur. Il aurait peut-être fallu mettre la signification du mot en bas de page.

- Certaines inventions ne sont pas assez décrites, j’avais du mal à me les imaginer par manque de descriptions et cela m’apparaissait comme nébuleux.

N'ayant pas adhéré à l'idée que le livre se déroulait comme un film, les parties "bonus" m'ont paru inutiles (ça n'engage que moi) : la référence aux musiques utilisées par l’auteur à la fin du livre était sympa mais est-ce réellement utile pour le lecteur ? Ainsi que le bêtisier.

L’auteur a voulu se faire plaisir, mais je ne suis pas sûre que cela passe bien auprès du lectorat qui ne va pas forcément comprendre l'intention de l'auteur. Rappelons que le roman est destiné à un très jeune public qui n'a pas forcément les mêmes références de lecture que les adultes.

En résumé : Malgré un bon début, je me suis vite fait à l’idée que l’auteur évoluait dans son propre monde. Peut-être que les vrais Aficionados apprécieront mais pour ma part, je n’ai pas été emballée par ce premier roman. Dommage ! Cependant, il s’agit d’un premier roman dans cet univers et attendons de voir la suite !


Avis de mrs Symphonia : Je vais commencer par un point souvent négligé dans les critiques de roman, l’illustration de couverture, réalisée par Boulet. De prime abord, ma réaction a été celle-ci : « C’est sympathique et bien fait mais ce n’est pas vendeur » Oui, mais voilà, une fois le livre lu, la couverture est en parfaite adéquation !

Ce roman est un ovni chez Castelmore. Certes, il a sa place dans cette collection parce que le public visé est clairement le jeune adulte, mais le style diffère complètement de celui des copains.

Deux personnages principaux, deux univers différents et une plongée au cœur des films de cape et d’épée. À savoir que le méchant sera forcément très sardonique et que la princesse sera fraîche comme une rose dès le réveil. Mais si le méchant ne voulait plus l’être et que la princesse souhaitait virer le prince charmant ? En plus, ce n’est pas tous les jours qu’une sorcière vous annonce que vous êtes des « personnages » et que votre vie est un scénario ! 

Je vais rebondir sur les points négatifs évoqués par Arcantane.

Oui, certains mots de vocabulaire m’étaient inconnus, cela dit l’emploi en est justifié et renforce le contexte de changement d’univers. Si vous faites bien attention, les surannés, désuets et autres sont utilisés uniquement par les personnages natifs de Bordemarge.

Un peu de vocabulaire à apprendre de temps à autre, on imitera Sookie un instant, avec son mot journalier tiré du calendrier !

L’ajout en fin de roman d’un générique, d’une bande originale ainsi que d’un bêtisier est dans la continuité de l’idée que le livre est un film. Tous les protagonistes sont des acteurs et Mme Nuncq est la réalisatrice.

J’ai été surprise par cette lecture, j’y ai retrouvé un peu de Peter Pan, de Pleasantville, des Goonies et de la  Fille de d’Artagan.

Emmanuelle Nuncq a su créer son univers et nous livre un roman pour ados léger, construit et agréable.

Bon visionnage.

 

Il ne vous reste plus qu’à faire votre propre avis dessus et découvrir ce nouvel univers que nous propose Castelmore.

Arcantane et Mrs Symphonia