PaulineRésumé

'Pauline' (1838) est un des premiers romans de Dumas, où Monte-Cristo se trouve en germe. C'est un livre qu'il a écrit seul, et qui se déroule de son temps. La fiction brode sur les thèmes du roman gothique, en 'noir ', nuit, cottage en ruine, sentes perdues, passages secrets, brigands impitoyables, héroïne enterrée vivante, substitution de cadavres. Pauline fait face à un bourreau mystérieux, 'homme fatal'. C'est le roman d'une jeunesse déboussolée qui tente de se faire une place dans une société mesquine.

Avis

Franchement, j’ai été réellement surprise par ce livre, l’atmosphère est oppressante, presque douloureuse même si il faut attendre plusieurs chapitres pour qu’elle se mette en place. Le début est ce qu’il y a de plus dur à suivre, car la narration du présent et du passé s’entremêlent. On apprend dès les premières pages la mort de Pauline et c’est à l’explication de cette mort qu’est consacré le reste du roman mais on ne doit pas oublier la fatalité de son décès malgré qu’Alfred fasse le récit de l’histoire qu’elle a raconté et que sous sa voix, le passé nous semble le présent.

Le livre commence avec la narration de l’auteur qui est,comme dans les hauts de Hurlevent , extérieur à la trame de l’histoire. Le deuxième narrateur lui raconte comment il a revu Pauline, la femme qu’il aime. Pendant tout son récit, il laisse transparaitre le dévouement qu’il éprouvait pour elle et la perte qu’a représenté sa mort.

 

En fait, je sais que ça peut paraître étrange mais ce livre m’a fait pensé dans son ensemble à Barbe-Bleu, bon, certes le comte Horace ne garde pas de cadavres d’anciennes épouses et Pauline n’a pas de sœur mais sa curiosité va causer sa mort comme elle a causé la mort de l’épouse de Barbe-Bleu. On ressent très fortement l’attirance que ressent Pauline dès sa rencontre avec le comte ainsi que cette fascination mêlée de crainte face à cet homme dangereux et mystérieux.

Celui-ci est une véritable énigme, son sang-froid et cette passion que Pauline compare à l’atmosphère de Faust, les rumeurs à son sujet et ses cauchemars récurrents nous donnent l’impression qu’un piège se referme sur Pauline.

La chute à la fin de l’histoire racontée par Pauline est surprenante : Qui s’attendait à ce qu’Horace soit un … Oups, Je n’allais quand même pas gâcher tout le suspense…

Bonne lecture !

 

Passage Préféré

"Je l’aime ! je l’aime ! et cela avec une terreur si profonde qu’aujourd’hui encore je ne sais si je n’étais pas en proie à un sentiment tout à fait contraire à celui que je croyais ressentir. Cependant il était probable que toutes ces émotions que j’avais éprouvée étaient des preuves d’amour, puisque le comte, à qui aucunes  d’elles n’avaient échappé, les interprétait ainsi. Quant à moi, c’étaient les premières sensations de ce genre que je ressentais. On m’avait que l’on ne devait craindre ou haïr que ceux qui vous ont fait du mal ; je ne pouvais alors ni haïr ni craindre le comte, et si le sentiment que j’éprouvais pour lui n’était ni de la haine ni de la crainte, ce devait donc être de l’amour."