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Le téléfilm sur IFC n'aura pas lieu

Daté du 22 novembre 2009
Traduit de l'anglais par Tan et L'Executrice

Le blog que j’avais prévu est bousculé par une info de dernière minute. Ok, ce n’est pas une info de dernière minute puisque je le sais depuis un moment, mais la nouvelle a été rendue publique. Je préfère jouer en équipe et j’aurais aimé une annonce groupée mais comme ce n’est pas le cas, voila.

La série TV Anita Blake sur IFC n’aura pas lieu. Alors pas de hurlement ou de grincement de dents à ce propos. Les deux ans et des poussières qui se sont écoulés depuis que j’ai vendu les droits de ma série ont été très instructifs. J’en sais beaucoup plus à propos de la télévision, des films et comment ce business fonctionne. Ça a été très frustrant de regarder d’autres séries être adaptées à la télé, dans la veine de ce que j’ai inventé, alors que je ne l’étais pas, mais en fin de compte je crois que tout arrive pour une raison. Je préfère ne pas avoir de série télé du tout plutôt qu’une mauvaise série.

J’ai appris au cours de ce long processus que j’aimais Anita et tous les autres personnages de mon univers. Je le savais déjà vaguement, mais au cours des réunions et des conversations où d’autres personnes parlaient de mon univers, j’ai réalisé combien je les aimais vraiment. Je dis souvent que se sont mes amis imaginaires. Je prends l’amitié très au sérieux. Je protège mes amis, je prends soin d’eux et la pire chose pour moi n’est pas que la série soit morte avant même d’être commencée, mais plutôt l’idée de regarder mes amis sur le petit écran et de détester ça. Ça aurait tué une petite part de moi-même. Je ne comprenais pas à quel point ils comptaient pour moi jusqu'à ce qu’on s’aventure à Hollywoodland. Comme je l’ai dit ce fut très instructif.

Demain je me lèverai et je continuerai à écrite Bullet, le tome 19 de la série Anita Blake Vampire Hunter. Je finirai de chorégraphier la scène entre Anita, Asher et Jean-Claude, le genre de scènes que je n’ai jamais essayé avant. Cette idée me rend à la fois étourdie de bonheur et à la fois anxieuse sur mes performances.

Le 2 février sortira Flirt, un roman surprise d’Anita Blake, et vous aurez donc deux Anita cette année, car ma muse et moi sommes toujours amoureuses d’Anita et de son monde. Je l’aime depuis le moment où je me suis assise à mon bureau pour écrire le premier livre, Plaisirs Coupables, à la fin des années 80. Ça m’a pris deux ans pour écrire le livre et deux ans de plus pour le vendre. J’ai eu 200 refus avant que Penguin/Putnam ne l’achète. J’écrivais des livres avec des vampires bien avant que l’industrie du livre ne réalise que c’était un filon en or. Les éditeurs me disaient que le genre vampirique était mort. Mon dieu qu’ils avaient tort.

Cela fait plus de dix ans que j’ai écrit Plaisirs Coupables et encore plus longtemps depuis que j’ai écrit la première nouvelle d’Anita Blake, « Those Who Seek Foregiveness » qui n’a été publiée que bien plus tard dans l’anthologie Strange Candy. Cette nouvelle avait plu aux éditeurs mais personne ne voulait la publier car les zombies n’étaient pas « hot » à l’époque et que le mélange des genres ne se faisait pas.

Dès l'instant où Anita m'est apparue, si forte mais si vulnérable en profondeur, inébranlable, courageuse, je l'ai aimée. Il m'a fallu plusieurs livres pour aimer Jean-Claude, mon maître vampire. En fait, j'avais prévu de le tuer à la fin du 3ème livre, le Cirque des Damnées, mais il nous aurait finalement manqué à Anita et à moi-même. J'ai aimé Richard Zeeman, loup-garou et professeur de sciences au collège, bien trop vieux pour jouer au boy scout. Il m'a un peu refroidi quand il a repoussé Anita mais je veux toujours son bonheur. Je veux qu'il trouve la paix dans ce monde fictionnel. J'aime Edward, tueur de monstres, et je veux voir ce qui va lui arriver dans sa vie de famille. Si mariage il y a, Anita et moi seront obligatoirement de la partie. J'aime Jason Schuyler et comment il a grandit en tant qu'homme. Nathaniel Graison est le seul personnage que j'ai vaguement basé sur une personne réelle. Cette personne a disparu et est probablement morte aujourd'hui mais la fiction arrive à faire ce que la réalité ne peut pas, elle peut être réécrite, elle peut sauver ce qui est perdu et leur offrir une fin plus douce. Micah Callahan, qui est sorti de nulle part et m'a tout autant surprise que les fans a été la pierre angulaire d'Anita depuis son arrivée. Un homme qui ne se sent pas menacé par une femme à poigne et qui est vraiment déterminé à devenir votre partenaire, c'est une chose rare. Anita avait besoin de quelqu'un comme ça et ni elle ni moi ne l'avions réalisé jusqu'à ce qu'il arrive. Asher brise toujours mon cœur, même si je commence à suspecter quelques surprises de sa part pour moi et Anita, toutes n'étant pas forcement de bonnes surprises. Je les aime tous, même ceux qui font peur comme Olaf, tueur en série et parfois renfort. (Le fait qu'un certain nombre de lectrices l'aiment romantiquement parlant est un petit peu effrayant. Certains méchants ne peuvent pas être sauvés, ok ?) J'aime qu'avec chaque livre je trouve de nouvelles façons de mixer vampires, garous, monstres et zombies et d'atteindre un nouveau palier.

Ce qui me fascinait au début de la série était l'idée que notre monde puisse se réveiller demain et toutes les créatures de nos cauchemars seraient réelles et tout le monde sauraient qu'elles sont réelles. C'est toujours ce qui me fascine. J'ai été la première à les sortir du placard à balais, ou du cercueil, peut-importe, et les projeter dans la médecine moderne, les forces de l'ordre, la politique et la société en général. La plupart des auteurs prennent le quotidien et y injecte du fantastique. J'aime prendre le fantastique et en faire quelque chose de quotidien. Je veux que vous croyiez en ce que j'écris. Je me creuse vraiment la tête pour faire en sorte de coller au plus près à la réalité au milieu de mes vampires et zombies.

Je ne pense pas que la plupart des gens réalisent à quel point c'est rare d'avoir une série qui dure depuis si longtemps avec une audience qui grossit au fil des livres. J'y suis arrivée sans l'aide d'une série télé ou d'un film. J'y suis arrivée parce que vous aussi vous aimez les livres et vous continuez à en parler à vos amis, votre famille, vos collègues, "Tu dois absolument lire ces livres". Même maintenant que j'ai plus de publicités et d'exposition médiatique, c'est ce que je continue à entendre le plus, que l'un d'entre vous leur a recommandé les livres. Merci. Certains d'entre vous sont là depuis le tout début en 1993. D'autres m'ont seulement découvert cette année. Bienvenue à tous.

Je pense que l'une des raisons pour laquelle vous appréciez toujours les livres et que chaque livre se vend toujours mieux que le précédent (et j'ai atteint plus d'une fois la première place du classement du New York Time) est que je prends toujours autant de plaisir à les écrire. Je veux aussi savoir ce qui va arriver. J'aime qu'Anita et moi avons frappé d'abord, discuté ensuite pendant plus de 10 ans et 19 livres.

J'aime qu'elle continue à me forcer à dépasser mes limites et je fais pareil avec elle. Elle et moi avons grandi ensemble d'une certaine manière, ou peut-être nous sommes nous fait grandir l'une l'autre.

Ne soyez pas triste au sujet de l'abandon du téléfilm. Soyez heureux que demain je vais me lever encore plus excitée, encore plus intéressée avec encore plus d'affection pour mes personnages et une encore meilleure prise sur mon univers et ces personnages. Imaginez si le téléfilm avait été diffusé et qu'il n'avait pas témoigner autant d'amour à Anita et son univers que j'en ai pour eux.

Demain, je vais travailler non pas parce que je le dois mais parce que je le veux et ma muse tâtonne avec la scène, elle s'en approche, elle tourne autour et à un moment demain ma muse et moi allons atteindre le point d'ébullition et ça va me conduire droit au PC. J'ai écrit 3 pages et pris quelques notes, juste pour évacuer le trop plein d'énergie en rapport avec cette scène et pouvoir dormir ce soir.

Hier, j'ai écrit 44 pages en une journée parce que ma muse m'a réveillé à 4h du matin et à l'aube je travaillais déjà, et à 15h et quelques j'avais atteint ce nombre de pages incroyable. L'euphorie d'écriture a duré plusieurs heures. Un rush d'endorphine comme celui qui suit l'amour mais qui dure des heures. Pas de regrets à avoir, les amis, juste encore plus de choses à attendre.