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Project paranormal - LKH 1

Traduit par Tan

Si vous vous réveilliez demain et que tout d'un coup les vampires, les zombies, les goules et tout ce qui fait des bruits effrayants la nuit étaient réels. Si le gouvernement avait toujours été au courant, la police aussi ; que ça n'était pas un secret et que le gouvernement, la police et vous deviez y faire face quotidiennement. C'est mon univers. On se réveille et d'un coup tout est vrai. C'est ce qui m'intéresse. C'est introduire le fantastique dans la vie de tous les jours et tout mélanger. J'ai toujours aimé cette idée. Si un zombie traine la patte en bas de votre rue et que vous appelez la police, ils ne vont pas vous prendre pour un fou, ils vont envoyer une équipe pour le réduire en poussière. J'aime cette idée. Que si vous appelez la police, ils ne vous prendront pas pour une fou mais viendront vous aider, tout simplement.

Anita Blake est née après avoir lu des policiers pour la première fois à l'université. Curieusement, je n'en avais jamais lu avant donc j'ai lu des histoires de détectives durs à cuir pour la première fois. Et à cette époque, ça remonte un peu maintenant, les femmes détectives privées ne faisaient pas tout ce que leurs homologues masculins faisaient. Elles ne juraient pas. Si elles tuaient quelqu'un, il fallait vraiment qu'elles se sentent très très coupables après. Et s'il y avait du sexe, c'était hors écran. Les hommes eux pouvaient tirer sur les gens sans remords et faire l'amour n'importe où et j'ai trouvé que c'était injuste.

J'ai alors décidé de créer une personnage qui pourrait jouer sur leur territoire. J'y ai rajouté quelques gouttes d'horreur parce que j'ai estimé qu'écrire du 100% policier allait probablement m'ennuyer au bout de quelques tomes. J'ai prévu suffisamment de jouets pour pouvoir m'amuser. Ainsi est née Anita Blake ; de ma volonté d'avoir un personnage féminin aussi fort qu'un homme, qui sait se défendre et comme souvent, j'ai trop compensé. Je crois que je détiens le record du plus grand nombre de morts dans le monde de la fiction (hors romans de guerre). Beaucoup de monde tué dans le feu de l'action mais si on rajoute ceux tués hors-champs, je sais que je détiens le record.

Ce que je n'avais pas compris quand j'ai créé Anita c'est que beaucoup de gens n'ont jamais appris à être forts. Ma grand-mère et moi avions beaucoup de divergences d'opinions et nous ne nous entendions pas forcement bien mais elle m'a élevée pour que je sois forte.

Quand j'ai commencé à écrire, Anita n'était pas supposée faire l'amour "sur le papier". J'ai longtemps insisté pour dire qu'il ne s'agirait pas d'une romance vampirique de plus parce que les vampires ne sont pas romantiques. J'en aurais mis ma main à couper, au début de la série. Et soudainement, en cours de route, Jean-Claude, notre vampire principal, est devenue une personne aux yeux d'Anita et à mes yeux. Il n'était plus juste une chose à éviter ou à contourner, il est devenue une personne. Et une fois quelqu'un devient une personne, vous devez y prêter attention d'une manière ou d'une autre.

Ici, les journalistes me demande le pourquoi du contenu à haute teneur sexuelle. Comme une condamnation. Pourquoi je fais le choix de rendre les choses si sexuelles ? En Italie, j'ai du me défendre du pourquoi il n'y avait pas eu de sexe plus tôt ? Qu'Anita n'était pas une femme moderne parce qu'elle n'avait pas fait l'amour plus tôt dans les livres.
Certains journalistes posent la question en sous-entendant : "En tant que femme écrivant à la première personne le point de vue d'une femme, ne pensez-vous pas que ça va trop loin ?". Ce à quoi je leur réponds : donc si j'étais un homme écrivant à la première personne le point de vue d'un homme, le contenu sexuel ne vous poserez pas problème ?" Certains répondent "non!" et ils ont alors droit à ma tirade de 15 minutes sur le pourquoi du comment ça ne devrait pas poser problème d'écrire des scènes chaudes que vous soyez une homme ou une femme.

J'ai commencé à écrire la série avant l'avènement de la technologie et avant d'avoir même un ordinateur portable du coup Anita est un peu restée coincée dans cette époque. Elle ne va pas sur Internet, elle ne bidouille pas et j'ai pourtant fait le choix, malgré le fait que le temps ne se soit pas écoulé aussi vite dans son monde, de lui offrir un téléphone portable à clapet et de la transporter dans le monde informatique de notre époque.

Gardez à l'esprit que j'ai initié ce genre, je sais c'est discutable ; des gens faisaient des choses similaires à mon époque mais j'ai été la première à mêler l'aspect romantique avec le policier et avec une personnage principal féminin.