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Project paranormal - Susan Allison

Traduit par Tan

Greg : J'ai récemment discuté avec l'éditrice de Laurell K Hamilton, Susan Allison, et lui ai demandé pourquoi les Anita Blake étaient aussi populaires.

Bonjour tout le monde ! Je suis assis à côté de Susan Allison, la directrice éditoriale de Berkley Books et l'éditrice qui travaille avec Laurell K Hamilton.

G : Susan ! Merci de prendre le temps de répondre à nos questions. Si vous deviez décrire les Anita Blake à quelqu'un qui n'en a jamais entendu parler, que diriez-vous ?

SA : Les Anita Blake combine le roman policier noir avec une petite pointe d'horreur et une bonne dose de sexe mais ça reste principalement du policier. L'intrigue policière est vraiment ce qui accompagne le lecteur du début à la fin.

G : Et pensez-vous que c'était l'intention première de Laurell quand elle a commencé à écrire ?

SA : Je crois que c'est le cas, il me semble l'avoir entendu dire qu'elle aimait les romans policier noir, Chandler etc. Et qu'elle voulait faire quelque chose de similaire mais avec une héroïne, une femme détective et elle voulait que cette détective ne soit pas encombrée par les clichés liés à ce type de rôle habituellement. Elle voulait quelqu'un de vivant et d'actif qui pourrait aller sur le terrain et manier des armes. Au début de la série, il n'y avait pas vraiment beaucoup de sexe mais il y a toujours eu une bonne dose de violence. Et Laurell avait le sentiment que ça n'avait jamais été fait avec un personnage principal féminin.

G : D'une certaine manière, Anita Blake est une version féminine de Bogart, pas vraiment une Bacall

SA : Oh non pas du tout. Elle est celle qui fait tout. C'est elle qui porte le flingue, c'est elle qui choisit les armes, c'est elle qui peut relever les morts. C'est aussi elle qui a de nombreux amants et des relations de longue durée avec différents hommes au cours de la série. C'est elle le personnage principal et les autres sont là pour l'entourer et la soutenir.

G : Il y a 17 Anita Blake pour le moment et la série n'a jamais été aussi populaire. Un énorme succès. C'est du à quoi selon vous ?

SA : Tout d'abord, Laurell a vraiment créé ce sous-genre. Elle l'a crée de la même manière qu'à l'époque de Tom Clancy, quand "A la poursuite d'Octobre Rouge" est sorti, on a commencé à parler de technothriller. Quand Laurell a sorti Guilty Pleasures et les livres qui ont suivi, on a commencé à parler de paranormal. Le paranormal a commencé à être considéré comme un sous-genre. Guilty Pleasures est sorti en 1993, c'était vraiment très tôt, bien avant que d'autres arrivent et se mettent à écrire dans ce style de mélange de genres. Elle a fait quelque chose de vraiment difficile et elle a dit que ça avait été vraiment dur de faire éditer le premier livre. Personne n'en voulait à cause du mélange de genres, ça ne rassurait pas les gens. ça ne se rangeait pas vraiment dans le fantastique ni dans le policier. C'était un monstre à part, un monstre vraiment très particulier et jusqu'à ce que le sous-genre commence à prendre de l'ampleur, et elle a été vraiment la première à se lancer, il a fallu qu'il trouve sa place et, heureusement pour nous, il a trouvé sa place chez MassMarket Originals et Ace Fantasy List. C'était le lieu qui lui convenait le plus. ça n'était pas exactement comme les autres romans fantastiques mais suffisamment pour que ça passe.

G : Il y a eu d'autres romans vampiriques avant, notamment les livres d'Anne Rice, mais Laurell, et c'est intéressant, a vraiment joué avec les règles du genre pour mieux les détourner.

SA : Oui, elle a tout remixé et les vampires... et bien les vampires sont toujours les méchants, ils font plein de mauvaises choses mais ils sont aussi devenus des prétendants et des gentils. C'est assez nouveau comme idée. Les vampires d'Anne Rice sont compatissants mais aussi pratiquement toujours effrayants. Vous n'éprouvez rien pour eux.

G : Les premiers Anita Blake ont été édité en tant que littérature pour le marché de masse et les livres les plus récents sont vraiment un succès reconnu.

SA : Numéro 1 !!

G : Numéro 1 ! Voilà ! Pouvez-vous nous expliquer cette évolution ?

SA : Comme c'est souvent le cas avec MassMarket Originals, on édite 2-3 livres pour voir comment le marché réagit, on commence à avoir des retours positifs et les livres grimpent progressivement dans la liste, mais restent en poche. Ce n'est qu'à partir du 9ème livre, Obsidian Butterfly, que nous sommes passés aux éditions reliées. L'accueil positif nous a confirmé que ça avait été une bonne idée, qu'il y avait un public pour les reliés et ce public n'a cessé de s'élargir depuis. La question ne se pose même plus aujourd'hui : Laurell est bien établie en tant que bestsellers auteur. Les 2 derniers livres ont été numéro 1 au classement du New York Times. Difficile à discuter. On voit aussi de plus en plus de monde acheter les poches. Le public pour les poches grandit aussi et cette fois le poche de Blood Noir a également figuré dans le top des ventes de poches du New York Times pendant 3 semaines. Donc en plus des gens qui achètent les reliés, il y a toujours des gens qui achètent les poches soit parce qu'ils attendent la sortie du poche soit parce qu'ils viennent de découvrir la série.

G : vous avez mentionné plus tôt qu'au début de sa carrière, Laurell était l'une des rares à écrire ce genre de nouveaux romans vampiriques. Maintenant, il y a beaucoup de livres comme ça. Qu'est-ce qui selon vous fait qu'Anita Blake reste unique en son genre ?

SA : Anita Blake est un très bon personnage. Elle a est forte, a le sens de l'humour, a de la répartie et je crois qu'on ne remercie pas assez Laurell pour ça. C'est un personnage féminin très fort. Elle ne se laisse pas faire. Parfois elle doit faire des choses particulièrement déplaisantes mais elle les fait sans broncher et ce n'est qu'après qu'elle subit les conséquences de ce qu'elle a du faire. Et bien-sûr elle est courtisée par un certain nombre de très séduisants et désirables hommes. Ce ne sont que des qualités et on comprend que ça attire les gens. Je pense que les livres offrent des intrigues aussi intéressantes que compliquées. Celle de Skin Trade tout particulièrement est passionnante parce qu'elle met en scène de nombreuses créatures paranormales et aussi une conclusion particulièrement satisfaisante.

G : Avant de nous quitter, pouvez vous nous donner un avant-gout de ce qui attend Laurell K Hamilton ?

SA : La nouvelle excitante c'est qu'IFC (Independant Film Channel) a annoncé qu'ils allaient réaliser des téléfilms basés sur les Anita Blake et que le premier, si tout va bien, on ne sait jamais, on n'a pas encore le casting, devrait être diffusé courant été 2010. Bien-sûr le nombre de personnes qui regardent la télévision ou vont au cinéma est bien plus grand que le nombre de personnes qui achètent des livres, même quand il s'agit de Skin Trade. On peut donc espérer de très nombreux nouveaux lecteurs qui découvriront Anita Blake grâce à la télévision.

G : ça serait extra. Merci Susan d'avoir pris le temps de nous parler de Laurell K. Hamilton