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Too Late de Colleen Hoover

Editions Hugo Roman

Sloan n’a jamais eu une vie facile et elle a toujours dû se battre pour obtenir ce dont elle avait besoin. C’est justement pour échapper à une situation sans issue qu’elle a accepté de partager la vie de son petit ami, Asa. Depuis, elle étouffe dans cette relation toxique; de plus, c’est un homme à la morale douteuse qui se livre à de multiples trafics. Elle n’a pas le choix de partir et décide de supporter ce qu’il lui fait subir jusqu’à ce qu’elle puisse lui échapper. Seule. Personne ne peut l’aider à sortir de cette situation. Sauf peut-être Carter, cet étudiant aux multiples secrets qu’elle vient de rencontrer. Asa est prêt à tout pour garder Sloan. Il a besoin d’elle et il fait tout pour la persuader qu’elle ne peut pas se passer de lui. Personne ne s’interposera entre Sloan et lui. Sauf peut-être Carter.

 

 

Avis d'Edelweiss :

En commençant « Too Late », je me suis dit que Colleen Hoover commençait fort dès les premières lignes. Je me suis sentie mal à l’aise en quelques phrases pour notre jeune héroïne de 20 ans. Je pense que c’est exactement l’ambiance qu’elle souhaitait nous faire découvrir à tout moment de l’histoire. Soumission, dépendance, habitude, abattement, avilissement, se sentir étouffer par une présence, vivre une situation de solitude profonde et ne pas pouvoir y remédier, voici la vie actuelle de Sloan.

Oui, je commence ma chronique sur un ton assez sinistre. Mais, il s’agit bien d’une histoire alarmante qui est racontée ici sur la violence conjugale invisible avec son atmosphère inquiétante au domicile, la détresse aveugle et muette de Sloan et son isolement complet autour d’elle, sans personne à qui parler.

Sloan est une jeune femme qui se bat chaque jour pour subvenir à ses besoins quotidiens mais surtout pour aider son jeune frère handicapé dépendant de soins particuliers du centre dans lequel il séjourne. Un centre onéreux qu’elle est obligée de payer de peur de voir son frère mis à la porte. Mais être étudiante et sans travail actuellement n’est pas une garantie de sécurité ni de sérénité pour Sloan qui finalement trouve refuge chez son petit-ami, Asa depuis maintenant deux ans. Une relation nouvelle, de découvertes en surprises puis d’empressement excessif qui vont la bouleverser à jamais. Novice, naïve mais déterminée, Sloan va se voir accepter un choix de vie qu’elle n’aurait souhaité à personne.

Asa est beau.

Asa est populaire.

Asa est riche.

Asa est toxique.

Voilà, un résumé assez détaillé de cet étudiant. Un dealer sans scrupule qui se voit supérieur aux autres. Finalement, son personnage est assez complexe. Les passages entre présent et passé nous permettent de mieux le cerner car Asa est bien plus que le machiste qu’on nous décrit. Il est vicieux, adroit et manipulateur et sa seule faiblesse ne tient qu’à un mot : Sloan. Il est éperdument amoureux de la personne qu’il maltraite le plus dans sa vie. Il le sait et y voit une joie pure et simple. Entrer dans sa tête nous ouvre son esprit pervers et chaotique. Là où nous voyons la souffrance, Asa l'associe au plaisir…

Carter, est le personnage qui m’a le moins touché. Sloan a un but clair, on finit par comprendre voire approuver certains de ses actes bien qu’elle soit piégée. L’arrivée subite de Carter dans sa vie, lui fait découvrir l’opposée des sentiments qu’elle éprouve à l’égard de Asa. De palpitations au désir où les mots et les gestes ont une réelle signification, Sloan est perturbée par la présence de ce dernier. On découvre rapidement qui il est, d’ailleurs Colleen Hoover, ne s’en est pas caché. Mais à la vue de son âge et de sa formation, j’ai été assez perplexe. Que Sloan voit en lui un sauveur est une chose, mais que Carter tombe sous ses charmes aussi rapidement m’a laissé un peu dubitative. Certes, l’histoire est cousue dessus et elle est très bien ficelée effectivement. Par contre, certains risques expliqués dans le livre sont véridiques et dans la prise de conscience du personnage de Carter et son rôle à jouer, j’étais vraiment sceptique par moment, le trouvant peu crédible mais puisque l’amour rend aveugle, l’amour rend aussi idiot manifestement…

Colleen Hoover change de ton avec « Too late ». Son livre n’était pas fait pour voir le jour comme elle l’explique dans l’avant-propos et cela aurait été une erreur car qui connaît l’auteure est rarement déçu de ses romans. Elle nous tient en haleine jusqu’à la fin du livre que je vous conseille de lire jusqu’au bout. Nous plongeons entre passé, présent et futur pour mieux comprendre l’état d’esprit de ses personnages principaux au moment précis où elle situe l’histoire mais de rajout en ajout parfois cela fait beaucoup. Elle joue de l’espoir de Sloan, des machinations d’Asa et de la culpabilité de Carter. C’est un livre parfaitement bien mené sur une enquête policière un tantinet trop longue dont l’écriture est toujours aussi captivante avec un final à la hauteur de son talent.

Extrait : « Mais la beauté physique n’a rien à voir avec l’amour. Il ne naît pas de l’attirance qu’on ressent l’un pour l’autre. L’amour ne naît pas des rires qu’on partage. L’amour ne naît même pas de ce qu’on peut avoir en commun. De toute façon l’amour ne se définit pas plus qu’il ne se trouve d’une manière ou d’une autre, dans le bonheur qu’il apporte […] L’amour ne se trouve pas. Il vous trouve. L’amour vous trouve dans le Pardon à la fin d’une dispute. L’amour vous trouve dans l’empathie que vous ressentez pour quelqu’un d’autre. L’amour vous trouve dans les bras que quelqu’un vous offre après une tragédie. »

 

 Merci à Magali chez Hugo&Cie pour l’envoi de ce livre.

Plus d'infos : Site Hugo Roman

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