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On y était : Les Oniriques 2013

 

Cyllan, une de nos modos d'ABFA était présente aux Oniriques, voici un compte-rendu de sa visite à ce festival.

 

Les Oniriques, festival des littératures de l'imaginaire, se sont déroulées ce week-end du 8 au 10 mars à la médiathèque de Meyzieu.

 

De nombreux auteurs s'y sont donné rendez-vous, ainsi que des illustrateurs, mais pas que ! Nous avons aussi eu droit à des spectacles de rue et un superbe marché médiéval.

Tout au long de ces 3 jours, nous pouvions retrouver des expositions entre les rayons de la médiathèque. Une exposition « Dragons en folie », réunissant les œuvres de Philippe-Henri Turin et une exposition sur le travail de Gilles Francescano. Des stands de librairies et d'éditeurs étaient également présents tout le week-end.

C'est avec une grande surprise (et aussi mon tee-shirt Anita Blake Vampires Hunter) que j'ai rencontré Enmana, membre du fofo et avec laquelle j'ai assisté , le vendredi, à la table ronde, ou plutôt à un thé rouge chez les vampires, en compagnie de Marika Gallman et d'Adrien Party, pour discuter vampires.

Table Ronde avec Marika Gallman :

Un thé rouge chez les vampires

La mythologie du vampire : quelle métaphore ?

C'est autour d'une infusion à l’hibiscus, le fameux thé rouge, que j'ai eu le plaisir de rencontrer Marika Gallman. Cette discussion était animé par Adrien Party, le monsieur de vampirisme.com.

Après une rapide présentation de l'auteure suisse (elle y tient beaucoup !) vient la question de la naissance de Maeve Regan. L'auteure avoue qu'après avoir lu Twilight, elle s'est demandé ce que ça pouvait donner si elle écrivait un livre avec des vampires. Et c'est ainsi qu'est née Maeve, une anti-Bella. Étant de la génération Buffy, il fallait une héroïne à forte personnalité ! Et c'est bien ce qu'est Maeve ! Une femme forte, qui ose tenir tête aux méchants, qui n'a besoin d'aucun pseudo prince charmant à grandes dents. Pour le reste de l'histoire, elle dit s'être inspiré de Willow, avec une prophétie impliquant le personnage principal qui doit, en quelque sorte, sauver le monde !

Un des problèmes à l'écriture a été de ne pas placer l'histoire dans un lieu bien défini. Marika ne se voyait pas écrire l'histoire dans son petit village de Suisse, mais pas non plus en France, pays qu'elle ne connait peu...alors ne parlons même pas des USA !

Après quasiment 3 mois de travail, le premier tome est né. D'abord paru aux Éditions du Petit Caveaux, maison d'édition spécialisée dans le vampire en tout genre, "Rage de dent" est réédité aux éditions Milady. Marika avoue s'être fait repéré par un éditeur de chez Brag' après avoir mis les pieds dans le plats...sa spécialité d’après elle. Bien qu'elle les a détestés lors des corrections du tome 2, elle trouve tout de même l'équipe super sympa.

Son style ? Bien qu'elle n'écrit pas pour un genre, elle qualifie la série Maeve Regan d'urban fantasy. Et non "bit-lit". Pour elle, la "bit-lit" est plus synonyme de romance paranormale, ce qui est loin d'être le cas de ses romans. Selon ses dires, Maeve est loin de Riley Jenson par exemple...

Si on se penche un peu sur son personnage hybride, Marika le dit elle même, elle a créé un monstre. Souvent Maeve frôle les limites de l'acceptable avec son, je cite, "caractère de merde". Elle se sent monstre avant de le savoir. Et plus elle en apprendra sur elle, ses origines, plus elle voudra devenir "humaine". Maeve est une femme forte, ce qui est important à notre époque mais elle est pire que Marika qui nous avoue boire beaucoup moins entre deux cuites. Et même si Maeve est son "bébé", elle a un sale caractère qui donne souvent à Marika de la baffer !

Mais Marika Gallman c'est aussi un feuilleton numérique, Bad Moon Rising, histoire de vampires "méchants, moches et qui puent" (je ne fais que reprendre ses paroles !). L'idée de base ? L'ombre qui tombe amoureuse de la lumière. Une historie impossible sur laquelle il faudra faire le deuil. Bad Moon Rising est aussi une musique. Parce qu'il faut le savoir, Marika est une monomaniaque de la musique ! Et elle n'a pas tort en disant qu'une musique peut faire ressentir toute sortes d'émotion, de la joie à la tristesse en passant par la mélancolie et l'humour. Pour elle c'est important la musique lorsqu'elle écrit (et pas que !)

A la question "quel est le genre de vampire qui t'attire le plus ?", Marika raconte avoir été bercée par les films d'horreurs, c'est à dire le vampire méchant, tueur. Alors bien que nos vampires actuels soient un délice pour les yeux, et bien que les deux genres soient attirants, son coeur pencherait quand même plutôt pour "les méchants, moches et qui puent" !

Enfin, Marika nous parle de ses futurs projets. Deux sagas s'inscrivent dans l'urban fantasy, une première série mettant en scène des dieux nordiques et une deuxième série plus axée sur des genres de super-héros apparemment différents de ceux que nous avons l'habitude de croiser. Et lorsqu’elle aura du temps, elle aimerait pouvoir faire un romance fantasy, mais nous n'en saurons pas plus !

Pour conclure, ce fut une agréable rencontre avec une auteure vraiment sympa, avec beaucoup d'humour et un franc parlé qui fait plaisir à entendre. Très abordable et adorable (pour peu qu'on lui offre des cookies !), j'en garde un très bon souvenir !

 

Ce fut une agréable rencontre, avec une auteure disponible et sympa comme tout !

Marika Gallman et Cyllan

Marika Gallman et Enmana

 
   

Le lendemain, me voilà de nouveau dans le métro puis le tram, direction une nouvelle fois Meyzieu !

 

10h30, table ronde intitulée « Mythologie du dragon : les multiples incarnations de la bête », en compagnie de Pierre Pevel, Ange, Philippe-Henri Turin et Jean-Luc Bizien; Sara Doke étant la modératrice.

Mythologie du Dragon : les multiples incarnations de la Bête

Précédée d’une introduction à la harpe par le Conservatoire de musique de Meyzieu.

Table ronde avec  Pierre Pevel (PP), Ange (A), Jean-Luc Bizien (JL) et Philippe-Henri Turin (PH).  Modératrice : Sarah Doke.

 

 

De gauche à droite : Ange, Pierre Pevel, Sarah Doke, Jean-Luc Bizien et Philippe-Henri Turin

 

Cette table ronde a débuté par une introduction à la harpe. Ange a demandé si les musiciennes jouaient du Metallica. Pas de réponse, nous avons eu droit d’écouter Le retour d’Ulysse dans sa patrie.

 

 

    

En tout cas, Pierre et Ange (mais aussi Jean-Luc) ne sont pas des plus disciplinés !

 

La première question posée aux auteurs et illustrateur étaient la vision qu’ils avaient du dragon. Pour Philippe-Henri Turin, c’est avant tout visuel. C’est une représentation universelle, dans les légendes du monde entier, nous sommes susceptibles de croiser  un dragon, que ce soit en Asie, en Amérique Latine ou même en Europe.

Pierre Pevel a quand à lui différents images du dragon. Tantôt primitif, tantôt créature plus intelligente, qui peut aller jusqu’à changer de forme. Par exemple, dans Les Larmes du Cardinal, il y a deux races : les hommes et les dragons. Tous peuvent être méchants ou gentils. Il pousse le vice jusqu’au bout dans Haut Royaume, en faisant du dragon une ancienne divinité, objet d’un culte.

Jean-Luc Bizien a des origines vietnamiennes. Il a donc été bercé par une image positive du dragon, très présent en Asie. Une fois arrivée en Normandie, il a eu la version moyenâgeuse du dragon européen. En grandissant avec Donjon & Dragons, la bête était synonyme de puissance.

Ange, lui, met du dragon à toutes les sauces, que ce soit dans la Geste des Chevaliers Dragon où ils sont des adversaires, qu’au Collège invisible où ils sont domestiqués et loin d’être mauvais, comme le montre Dragounet, le familier du héro.

 

Sarah Doke leur a ensuite demandé pourquoi ce choix du dragon.

« ça vend !  dixit Ange. C’est pour le chiffre d’affaire…et puis ça en jette, c’est l’adversaire ultime ! ». Après quelques rires, JL nous avoue que les éditeurs en demandent beaucoup. Car même si c’est du vu et revu, ça marche toujours !

PP rajoute qu’il a regardé la Belle au bois dormant et que visiblement tout viendrait de là. Il trouve que  c’est juste une bonne idée, que ça en jette visuellement. « J’ai 12 ans. Un mec plus une épée en face d’un dragon, ça me fait tripper ! »

Ils sont unanimes sur le fait qu’ils aiment tous leurs dragons. Ils veulent éviter le cliché du vilain dragon avec le héro humain. Ces dragons sont aussi variés que l’espèce humaine, passant par tous les caractères. Mais à la différence de l’humain, on peut tout faire avec le dragon, du meilleur au pire, on peut repousser les limites, choses impossible avec l’homme !

Leurs sources d’inspirations ? Pour PP c’est l’imaginaire collectif partagé, Donjon & Dragons  (visiblement les auteurs aiment les jeux de rôle !). Tout le monde sait de quoi on parle lorsqu’on évoque le dragon. Pierre Pevel a fait très peu de recherches sur le sujet, apparemment il a un lutin dans la tête qui l’aide !

Quand à JL, il a été baigné dedans, d’abord en Asie grâce à sa nourrice, il a eu la vision positive puis dans le monde occidentale et sa vision négative du dragon. Pour lui, c’est un sujet casse gueule mais magique. Bien que ce soit du déjà-vu, on peut encore se lâcher !

 

Si chacun devait retenir un seul dragon qui les a marqués ? Ange pense à Smaug (Bilbo le Hobbit, de Tolkien), Pierre pense au dragon de La Belle au bois dormant, Sarah a en tête le Dragon et le Georges de Dickson, Jean-Luc a sa vision asiatique et Philippe-Henri pense d’abord à l’antiquité ainsi que le monde celtique, avant que la chrétienté ne transforme l’image du dragon en Mal absolu.

C’est sur cette dernière question que se conclut cette table ronde très bien animée, avec des participants en grande forme (d’ailleurs Jean-Luc a gagné le match « je dois placer le nom d’Adolf dans la conversation » 4 à 1 face à Pierre !). C’était agréable d’avoir différents points de vue sur un sujet que tout le monde connait, qu’on soit fan de littérature du genre ou non. Cette table ronde invitait ensuite à découvrir les illustrations de Philippe-Henri Turin, qui a essayé d’illustrer toutes sortes de dragons qui ont également été évoquées lors de cette conférence.

 

Après ce bon moment passé en compagnie de joyeux drilles, je file demander mes dédicaces à Pierre Pevel et Ange. Marika se vantant d'avoir eu un cookie de ma part, Pierre a donc avoué être peiné de pas en avoir et l'a noté sur mon tome 2 des Larmes du Cardinal...(j'ai réparé ce tort l'après-midi même en allant en acheter une nouvelle boîte !)

Ah, et j'ai visité les deux expos en compagnie de Marika Gallman...quand je vous dit qu'elle est facilement abordable la dame !

 

 

 

L'après-midi, profitant du marché médiéval en plein air (et sous un beau soleil), j'ai pu croiser un grimeur qui réalisait de superbes masques, un forgeron en plein travail (il avait réalisé un dragon magnifique !) ainsi qu'un tailleur de cuire réalisant de magnifiques masques et reliures de livres (le prix aussi était magnifique...). Il y avait également un créateur artisanal du « petit peuple ».

  

 

 

On pouvait également trouver des fabricants de bijoux, un vendeur d'instruments de musique en tout genre, une vendeuse de vêtements et même des stands de nourriture ! (Le burger de dragon, un vrai régal!)

 

Des spectacles déambulatoires nous faisaient tour à tour voir des chasseurs de Drakes, un arbre qui parle, des fées un peu plus grandes que ce que j'imaginais...tout ça grâces aux compagnies Zoolians et Lune d'Ambre.

Il n'était pas non plus étonnant de croiser quelques personnes en Steampunk (vraiment impressionnant et superbement fait!)

 

Nous avons aussi eu droit à de l'escrime médiévale, superbement orchestrée et mise en scène par la compagnie Excalibure. J'ai aimé voir que même les filles prenaient l'épée pour en découdre avec les grands gaillards en côte de maille !

 

 

Je n'ai pas pu assister à toutes la tables rondes, comme celle sur le steampunk qui m'avait l'air prometteuse mais malgré tout, j'ai trouvé que pour un premier festival, les organisateurs ont assuré ! Une bonne ambiance, de nombreux auteurs sympathiques et facilement abordable, les discussions sont faciles, des professionnels qui savent de quoi ils parlent (notamment un jeune vendeur BD qui savait brillamment aiguiller le lecteur en fonction de ses goûts...c'est sûr que j'irais faire un tour à la boutique!)...Bref, un super week-end dans un monde que j'aime (on se sent moins seuls dans ces moments là!) et vivement le prochain festival, pour découvrir de nouvelles surprises ! (Du moins, j'espère qu'il y en aura un l'année prochaine...parce que celui-ci a quand même attiré du monde, que ce soit des connaisseurs ou des habitants curieux !)

Vous pouvez retrouver toutes les photos de ce festival sur la page FB d'ABFA.