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Les loups du Millénaire - Tome 1 de Sapir A. Englard

Editions Hugo Roman - collection Romantasy

Sienna, une jeune loup-garou de dix-neuf ans, appartient à la meute de la côte Est. Elle aime peindre, sortir avec ses amies et profiter de la vie ! À un détail près: marquée par un triste souvenir, elle n’arrive pas à faire confiance aux hommes.La cérémonie de la Frénésie approche, pendant laquelle, chaque année, les loups-garous se mettent en couple. Sienna est bien décidée à trouver un partenaire pour la vie et ne compte pas se laisser approcher par n’importe qui.Mais lorsqu’elle rencontre Aiden, l’Alpha de la meute, Sienna a beaucoup plus de mal que prévu à respecter les limites qu’elle s’était fixées. D’autant plus qu’Aiden a besoin d’elle pour réaffirmer son pouvoir depuis que son autorité d’Alpha a étéremise en question!

 

 

Avis d’Arcantane :

Les Loups du Millénaires est une nouvelle série sortie dans la collection Romantasy.

Nous allons alors suivre Sienna, une jeune louve-garou. Chaque année, tous les loups-garous subissent la Frénésie, une période de chaleurs où les loups s’accouplent et cherchent leurs partenaires pour la saison ou pour la vie. Cette frénésie se déclenche à l’âge de 16 ans. Pour Sienna 19 ans, c’est l’horreur car depuis 2 ans, elle lutte contre ce besoin. Il est hors de question pour la jeune femme de céder à cette débauche de sexe. Elle se réserve pour son véritable compagnon et non simplement un partenaire de passage. Lorsque L’Alpha de sa meute le beau Aiden, plus âgé a des vues sur elle, c’est la panique. Elle qui fait tout pour passer inaperçue, se retrouve au cœur des commérages de la meute surtout qu’Aiden n’a toujours pas choisi de compagne. Les choses vont se compliquer lorsque l’Alpha la choisit pour la saison. Or Sienna est aussi une dominante et elle est bien décidée à ne pas se laisser faire mais si Aiden était son véritable compagnon ? Alors que la Frénésie devient de plus en plus hors de contrôle, Sienna va devoir apprendre à connaitre cet Alpha si mystérieux et lui faire confiance...

J’ai beaucoup apprécié ce 1er tome. L’auteure a su construire son univers. Elle pose les bases dans ce premier volume et se concentre sur ces deux personnages principaux :

- Sienna, une louve dominante mais qui n’a pas totalement confiance en elle. Depuis la mort de sa meilleure amie, une fissure s’est créée en elle et elle a du mal à accorder sa confiance. C’est une jeune femme douce mais avec du tempérament qui sait aussi se faire entendre. Enfant adoptée, il y a tout un mystère autour de ses origines et quelques indices sont laissés au fil de la lecture qui peut nous orienter sur elle. Elle rêve d’une vie simple autour de la peinture qui l’apaise. L’arrivée de l’Alpha dans sa vie va changer la donne. Elle va devoir prouver qu’elle peut lui tenir tête et être sa véritable compagne.

- Aiden est l’Alpha de la Meute. Il doit rapidement trouver une compagne pour maintenir l’unité de sa meute mais aussi son pouvoir. Il sait que son physique fait fondre les femmes de son clan mais Sienna lui plaît car elle ne cherche pas le pouvoir, elle est différente des autres louves. La différence d’âge ne se fait pas sentir. J’ai beaucoup apprécié ce personnage droit et attentif. Il écoute Sienne et ne lui impose pas sa volonté. Il ne la force pas non plus même quand la Frénésie est présente. Il respecte énormément l’opinion de la jeune femme. On comprend au fil des pages, son attitude de retarder son union et la pression qu’il subit par son entourage. Sienna lui plait, elle est fougueuse et n’est pas soumise avec lui. Il y a ce quelque chose qui l’attire.

C’est un tome qui se lit très vite (en quelques heures). La plume de l’auteure est très agréable à lire. On peut facile s’identifier aux personnages.

Il n’y a pas réellement d’intrigue dans ce premier tome où l’on suit ce début de romance. C’est plutôt une mise en bouche pour la suite mais personnellement cela ne m’a pas trop gêné, j’étais tellement concentrée dans la construction de ce couple et leurs réactions et je voulais vraiment savoir ce qui allait se passer entre eux !

Il y a une très bonne alchimie. Certaines lectrices vous diront que c’est du déjà vu et rien de bien nouveau mais je trouve qu’il y a du potentiel pour cet univers.

Reste à savoir si la suite sera du même niveau ! Je suis sûre qu’on va vite apprendre les origines de Sienna et cela risque d’être explosif !

Attention c’est une série avec plusieurs tomes (au moins 7 qui seront édités normalement chez Hugo Roman, est-ce que ce sera sur le même couple ou d’autres personnages secondaires auront leur histoire ?)

Wait and see…

Plus d'infos : Hugo Roman

Vampires, Lycans, Gargouilles – Tome 5 "Lavos" de Laurann Dohner

Editions Milady

Jadee s’y connaît bien en paranormal : quand elle était enfant, son père l’entraînait dans ses voyages, à la recherche de créatures surnaturelles. Dès la première occasion, elle a laissé tout cela derrière elle, déterminée à vivre normalement. Un jour, Jadee décide de rendre visite à son père en Alaska, mais le séjour tourne vite au cauchemar. La jeune femme se retrouve encerclée par de dangereux vampires… Son sauveur, un vamplycan nommé Lavos, est l’homme le plus sexy qu’elle ait jamais vu. Et Jadee ne tarde pas à se rendre compte que l’existence à laquelle elle aspire n’est pas celle qu’elle croit…

 

Avis d’Arcantane :

Le tome 5 est consacré à Lavos, le frère de Lorn. Exécuteur du clan, il va croiser la route de Jadee, une humaine bien particulière aux prises avec des vampires.

Alors qu’il ne pensait faire une simple visite de contrôle avec ses camarades, il découvre plusieurs corps sauvagement assassinés. Leur traque les mène alors vers un groupe de vampires.  Seule rescapée qui lutte pour rester en vie, une jeune femme, Jadee, retranchée dans un mobile home. La jeune femme n’a pas l’air d’être terrifiée et prend plutôt bien la situation. Et pour cause, Jadee est la fille d’un chasseur de créatures surnaturelles. Son père a toujours été attiré par le surnaturel et a passé sa vie à prouver leur existence. Elle qui n’a jamais cru en ces créatures, réalise qu’ils existent bien et n’est pas insensible aux charmes de son sauveur,  Lavos qu’elle croit être un loup-garou.

Alors que Jadee va retrouver sa vie d’avant, un évènement va faire basculer de nouveau sa vie et Lavos sera peut-être le seul qui pourrait l’aider  et la protéger …

Bien qu’il soit agréable à lire, ce tome est celui que j’ai aimé le moins dans cette série. Je l’ai considéré plutôt comme une nouvelle qu’une histoire complète. La romance est trop rapide à mon goût et l’intrigue quasiment inexistante. Tout se déroule trop vite.

C’est assez dommage car il y aurait eu matière à développer l’histoire de Jadee et Lavos.

Contrairement aux autres humaines des tomes précédents, Jadee accepte facilement tout ce qui arrive et se mettre en couple avec Lavos ne lui pose pas de problème. C’est assez déroutant car je trouve ce schéma trop simple. L’auteure a choisi la facilité ce qui laisse son lectorat sur sa faim. On se pose beaucoup de questions notamment sur l’ennemi : les vampires qui ne sont très peu abordés au final. L’interaction avec eux ne se déroule qu’au début et un peu au milieu mais on n’a pas réellement conclusion sur les conséquences par rapport à Jadee. C’est aussi la première fois que l’héroïne est entièrement humaine et n’a pas de lien avec les surnats.

En résumé, la romance devient banale sans réellement d’avancement dans l’intrigue principale. Je suis plutôt déçue par ce tome que je trouve non abouti. Ce tome 5 s’identifie plus à une nouvelle dans la série pour aborder la suite, une sorte de tremplin.

J’espère toutefois que le prochain tome sera plus passionnant et plus développé.

Plus d’infos : Milady

Elle n’avait pas dix ans de Shelley Burr

Editions Hauteville

Qu’est-il vraiment arrivé à la petite Evelyn McCreery ?

Dix-neuf ans plus tôt, dans une petite communauté rurale du sud de l’Australie, la sœur jumelle de Mina McCreery, Evelyn, a disparu. Ni les médias ni même les plus fervents amateurs de faits divers n’ont réussi à résoudre cette affaire. Hantée par l’absence de sa sœur, Mina vit désormais seule dans la ferme familiale, brûlée par le soleil et balayée par les vents.

Un jour, Lane Holland, un détective privé, surgit dans la vie de Mina et lui propose d’enquêter pour découvrir enfin la vérité. D’abord méfiante, la jeune femme finit par accepter. Mais quelles sont les véritables motivations de Lane ? Convoite-t-il seulement la prime qui n’a jamais été versée ou bien ses raisons sont-elles plus sombres ?

 

Avis de Christy :

J’ai été immédiatement intriguée par le résumé de “Elle n’avait pas dix ans”, proposé par l’éditeur, où la disparition d’une fillette de dix ans à peine était au centre de l’histoire. Presque vingt ans plus tard, l’enquête est reprise par le détective Lane Holland.

Dans la petite ville de Nannine, dans la Nouvelle-Galles du Sud, en Australie, tout le monde se souvient de la tragique disparition toujours non résolue d’Evelyn McCreery, 9 ans, de la chambre qu’elle partageait avec sa sœur jumelle.

L’enquête a laissé des traces chez tous les habitants et notamment chez Wilhelmina (surnommée Mina).

Depuis la disparition d’Evelyn, sans traces ni véritable suspect, Mina vit seule dans la ferme isolée de la famille, avec son père, et n’osant pas mettre un pied à l’extérieur de la propriété, faisant parfois trois heures de route pour se rendre à la bibliothèque, à l’épicerie ou voir son amie Alanna.

Elle a grandi sous les feux des projecteurs parce que cette affaire a été très médiatisée. Depuis, Mina vit en solitaire et recluse.

Nous suivons Lane Holland, détective privé, un homme qui connut quelques succès dans les disparitions de personnes et qui rencontre aujourd’hui quelques soucis d’argent. Il subvient aux besoins de sa petite sœur qui vient d’entrer à l’université. Le fait que leur père doit bientôt sortir de prison les inquiète particulièrement.

Holland s’intéresse donc à l’affaire de la disparition d’Evelyn dont la famille offre une belle récompense pour la résolution.

Evelyn a disparu un soir sans laisser de traces ni dans la maison, ni autour de la ferme où elle vivait. Si l’affaire avait fait grand bruit à l’époque, avec le déploiement de grands moyens de la police, aujourd’hui, l’affaire stagne. Rien de nouveau n’a émergé récemment.

Holland se plonge dans cette enquête, ce cold-case, et se met à interroger les habitants de Nannine, pour se familiariser avec les lieux et l’atmosphère de cette petite ville. Ses derniers ne vont pas lui faciliter la tâche en refusant de dévoiler la moindre information. Il en va de même pour Mina qui ne lui lâche aucun indice susceptible de savoir ce qu’il s’est passé ce fameux soir, vingt ans auparavant.

Evelyn était-elle morte? Qui en est responsable? Était-elle vivante, quelque part? Pourquoi personne ne sait ce qu’il s’est passé? Que cache Mina?

J’ai beaucoup aimé cette intrigue, même si je dois vous avouer que je m’attendais à un autre style de récit. J’ai l’habitude de lire des thrillers sans temps mort où l’enquête est menée tambour battant par les enquêteurs et où les rebondissements s’enchaînent rapidement.

Cela n’a pas été le cas ici. Comme Lane Holland, nous arrivons dans cette petite ville profondément marquée par la disparition d’Evelyn. Même 20 ans après les faits,

tout le monde se souvient de ce qu'il faisait quand il a appris cette nouvelle. Les habitants de la ville sont très soudés les uns aux autres et très méfiants vis-à-vis de tout intrus, notamment Holland qui vient bousculer les vies de tout le monde, à la recherche du moindre indice. L’enquête paraît très compliquée et pourtant, au fil du temps, des témoignages et des indices, elle avance malgré tout.

L'ambiance est très pesante et on le ressent tout le long du récit. La température étouffante semble peser sur les épaules de Nannine.

L’enquête avance doucement. Les révélations et rebondissements arrivent ponctuellement dans le roman, comme pour relancer notre attention. Nous nous posons de nombreuses questions pendant notre lecture.

Le fait que les personnages ne se dévoilent pas complètement dans le roman donne également une ambiance assez particulière. Nous ne sommes pas complètement rentrés dans leur tête et je dois avouer que j’ai eu du mal à m’attacher à Holland ou à Mina pendant ma lecture. On reste en surface de leur vie, de leurs problèmes ou de leurs émotions. Il y a une distance entre eux et nous.

Nous avons donc la terrible impression que nous ne savons rien d’eux, qu’ils laissent des indices quand bon leur semble, à l’instar d’Holland qui nous dévoile petit à petit son passé avec son père et la relation qu’ils entretiennent. Ce père aurait-il un lien avec la disparition d’Evelyn?

De même, nous ne savons pas grand-chose de Mina, de ses pensées, de ses sentiments à l’égard de l’enquête d’Holland. Que cache-t-elle de son passé? Est-elle responsable, malgré son jeune âge, de la disparition de sa sœur?

L’auteure nous laisse clairement sur notre faim pour certains points. Je dois avouer que j’aurai aimé davantage de réponses. Notamment en ce qui concerne la fin.

La plume de l’auteure, Shelley Burr, que je ne connaissais pas avant de me plonger dans “Elle n’avait pas dix ans” est fluide et agréable à lire. Elle nous plonge avec bonheur dans cette Australie, très peu connue, où les paysages sont magnifiques, bien loin des grandes villes où les habitants sont isolés de tout, où les secrets sont bien gardés. Les pages se tournent très vite parce que nous voulons avoir les réponses à nos questions. Le suspense est à son comble à de nombreuses reprises et on retient son souffle, notamment à la fin quand les choses se précisent. On se demande comment les choses vont se dérouler pour nos personnages.

En bref, “Elle n’avait pas dix ans” reste une bonne lecture où l’on se plonge dans l’affaire d’une disparition d’enfant. Malheureusement, le fait que les personnages ne se livrent pas entièrement à nous crée une distance et ne nous permet pas de nous plonger totalement dans le récit.

Plus d'infos : Hauteville

Aurore Callahan – Tome 2 "Autant en emportent les Ames" de Nyx Ambroise

Editions MxM Bookmark

Perdre son âme, c’est un peu comme se casser un ongle, ça fait mal sur le coup, mais ça s’oublie vite.

Dans la vie, il y a ceux qui ont une existence tout à fait banale et qui rêvent d’aventures, et ceux qui doivent se cacher d’un mari psychopathe appartenant à un clan aux croyances douteuses et échapper à une traque menée par des sorciers avides de pouvoir.

J’aurais beaucoup aimé faire partie de la première catégorie...

Mais quelle importance, de toute façon ! On ne choisit pas ce que l’on est, on ne peut que décider de ce que l’on veut devenir.
Exit mon ancienne apparence et le rôle de la serveuse sympa de l’Hypérion. Si on me cherche des noises, je ne sers plus de verres, mais des coups de lattes !

Enfin ça, c’est ce que j’aurais fait s’il n’y avait pas eu ce léger contretemps qui m’oblige à révéler ma véritable nature...

 

Avis d’Arcantane :

J’avais hâte de lire la suite car j’avais bien apprécié le premier tome mais je voulais lire cette suite dans un moment de calme et le savourais sans avoir d’autres livres à devoir lire et à enchainer car je savais qu’il fallait que je me replonge dans l’univers très complexe de l’auteure et que je prenne mon temps dans cette lecture.

Un glossaire est de nouveau disponible à la fin du livre et heureusement car j’avais oublié certains termes utilisés depuis ma lecture du 1er tome et surtout cela m’a permis de me remettre à jour dans les divers clans et de resituer les personnages que l’on a déjà rencontrés et que l’on va revoir.

Ce tome 2 s’enchaine directement à la fin de l’action du tome 1. Aurore a réussi à s’enfuir grâce à l’aide d’Armand et de Gabriel accompagné de quelques guerriers. Mais leur temps est compté et le groupe est fatigué de devoir fuir. Ils doivent rapidement trouver refuge en attendant de retrouver leurs forces et d’établir une stratégie. Sans son âme, Aurore atteint un stade critique et plus elle attend et plus elle risque d’en mourir.

Toutefois un évènement imprévu va bouleverser leur fuite et voilà Aurore encore au cœur de l’action et des choix s’imposent pour elle et elle devra faire des compromis, quitte à se perdre elle-même pour essayer de retrouver son âme…

Maintenant que je connais le style d’écriture de Nyx Ambroise, j’ai pris un réel plaisir avec cette suite. Je suis même épatée d’avoir ce genre d’intrigue aussi complexe. On pourrait penser que l’auteure s’y perd avec tous ces détails mais bien au contraire tout prend un sens même si cela peut paraître long pour le lecteur. J’ai une nette préférence pour ce tome que le précédent car on est vraiment dans l’action et non dans la découverte de l’univers et des personnages.

Cette suite nous réserve beaucoup de surprises plus ou moins bonnes pour notre héroïne. Sans avoir le choix et pour éviter que ses amis ne meurent, Aurore va devoir dévoiler l’un de ses secrets au grand jour ce qui va changer la donne et sa vie même si toujours une épée de Damoclès est toujours au-dessus de sa tête. Certains choix vont être cruciaux pour la suite et son évolution. Et des révélations nous allons en avoir.  Je ne m’attendais pas du tout à cette tournure d’évènements. Quand on pense que cela ne peut aller plus mal, on continue à s’enfoncer dans les ténèbres mais il y a toujours une sorte d’espoir.

Ce qui me rassure c’est que les personnages que l’on déteste, restent toujours aussi écœurants et cela ne s’arrangent pas par la suite.

J’ai bien aimé l’ambiguïté entre les 2 personnages masculins (principaux) : Armand et Gabriel. Chacun cache des secrets et on ne sait pas vers qui Aurore va se tourner finalement. Qui sera l’heureux élu ? Pourtant ce n’est jamais simple avec ce que l’auteure a en tête et elle nous le prouve (perso j’ai un faible pour Gabriel).

La fin se termine de nouveau sur un tel suspens ! Et je peux vous dire que j’ai envie de savoir ce qui va se passer pour Aurore. Va-t-elle enfin récupérer son âme et quelle conséquence pour elle et Macha ?

Pour Armand et Gabriel ? Pour le Clan d’Astoria et les autres clans ? Est-ce la fin ou le commencement ?

Vivement le tome 3 !

Plus d'infos : MxM Bookmark

La Chasseuse et l'Alchimiste d'Alisson Saft

Editions Bigbang

Le légendaire hala, créature mythique, a fait son apparition, et une grande chasse va s'organiser. Margaret en est sûre, si elle remporte cette chasse, sa mère Evelyn rentrera enfin à la maison. Mais même si elle n'a pas son pareil avec un fusil, Margaret doit trouver un alchimiste comme partenaire, c'est la règle.

Wes n'est pas alchimiste, du moins pas encore. Il a été congédié par tous ses maîtres, et Evelyn représentait sa dernière chance. Quand il arrive au manoir, Margaret accepte qu'il y reste, à une condition : qu'il l'accompagne à la Chasse.

Bien qu'ils forment une équipe improbable, Wes admire cette fille qui a survécu seule, dans cette maison branlante emplie de fantômes et de chagrin. Et quand bien même Wes sème le chaos dans sa vie bien ordonnée, Margaret comprend vite qu'il sait, lui aussi, ce que c'est que d'être un paria.

Alors que la Chasse approche, ils vont découvrir une magie noire susceptible de leur offrir la victoire... à condition de réussir à survivre jusque-là.

Avis de Poison :
TW : mort d’animal, blessure, violence psychologique, intolérance.
Je ne savais pas trop à quoi m’attendre à la lecture du résumé. Pourtant c’était intriguant. Je dirai que cette quatrième de couverture est à la fois très juste, et très éloigné de ce qu’il se passe dans le roman.
On est dans un monde fantastique où l’alchimie, mélange de magie et de chimie, existe et peut être apprise, manipulée. Mais on croisera également des voitures et on devine les commodités comme l’électricité et l’eau courante. On se retrouve dans un univers à la fois proche et éloigné du notre, mais qui sera finalement assez peu décrit. En effet, l’autrice va plutôt s’attacher à donner de la profondeur à ses deux personnages principaux et à étoffer un peu les personnages secondaires pour peupler cette histoire.

Margaret vit isolée à la campagne. Sa mère est une grande alchimiste et est à nouveau parti depuis plusieurs mois pour ses recherches. Sa fille reste seule dans la grande maison, attendant son retour sans rien espérer pour elle-même si ce n’est l’amour et l’affection de cette mère qui est devenu si étrangère et froide.
Wes vient d’une famille nombreuse. Son père est mort et sa mère doit élever seule ses six enfants. Il a décidé de devenir alchimiste pour entrer en politique et mettre à bas ce système injuste qui pousse des gens comme ses parents à s’épuiser au travail pour simplement survivre pendant qu’ils vivent le mépris de la société. Mais il a été rejeté par tout ses professeurs, La mère de Margaret est sa dernière chance de trouver un apprentissage.
Wes et Margaret sont opposés : lui est un rêveur, le sourire facile et le charme à l’avenant, elle est réservée, voir hostile. Pourtant, tout les deux ne veulent que le mieux pour leur famille et savent ce que c’est d’être isolée, seul et rejeté par les autres pour ce qu’on est. Lorsqu’ils s’inscrivent tout les deux pour la chasse, ils n’y croient pas vraiment, mais pour l’un comme pour l’autre, c’est la dernière chance. Essayer d’améliorer les choses, tenter le tout pour le tout. Pourtant, petit à petit, ils vont s’ouvrir l’un à l’autre et apprendre à dépasser leurs certitudes et leurs inquiétudes pour former une véritable équipe.

Dans ce roman, on retrouve très clairement une dénonciation de la haine de l’autre et de l’intolérance. Dans ce monde fantastique et étrangement proche du notre, on retrouve en filigrane l’antisémitisme et la haine des « noirs ». Sans autre raison que d’être nés ainsi, Margaret et Wes sont mal vu par les gens qui ont à cœur la « grandeur » de leur pays. Haine qui prend différents visages, de l’indifférence aux injures et au sabotage. Mais malgré tout, Wes et Margaret continuent et se battent pour réussir.
Le hala est un concept que j’ai eu du mal à appréhender. A la fois créature de chair et de sang (même s’il est argenté, mais aussi mystique avec des sortes de pouvoir répandant une sorte de pourriture. Démiurge, il est considéré comme la dernière des créatures que « la divinité » (quel que soit la religion qui l’évoque) a laissé sur Terre. La chasse est une tradition visant à l’éliminer pour supprimer le danger qu’il représente (car il saccage les champs, tue les bêtes et les hommes), pour certains c’est une question de foi, pour d’autre de prestige.
Au final on ne sait pas vraiment ce qu’il représente réellement ni s’il est réellement maléfique ou non. L’interprétation est laissée au lecteur, un peu à la manière de la suite de l’histoire de Wes et Margaret une fois la dernière page tournée.
 
Les personnages principaux sont bien fouillés et l’autrice nous permet vraiment de les appréhender avec leurs forces et leurs faiblesses. Des les apprécier, de compatir. Les personnages secondaires sont peu nombreux et ne servent qu’à mettre en lumière les personnages principaux malheureusement. Mais cela évite également l’écueil des clichés. On se restreint ici à un ennemi, une personne indifférente, un voisin sympathique et une personne du village qui semble sincèrement soucieuse du bien-être, en plus de la famille de Wes. Cette dernière est haute en couleurs mais ne se voit que sporadiquement même si on sent son importance.
La seule autre entité qui prend de la place c’est la famille de Margaret. Par son absence, l’autrice réussit à lui donner de l’importance. Le père qui est partit sans explications ni regard en arrière, le frère qui est mort soudainement et la mère, Evelyn, qui a changé. D’aimante elle est devenue froide, distante. Le deuil se ressent à de multiples reprises dans le roman, mais si la plupart des personnages ont réussi à reprendre leur vie et à aller de l’avant, Evelyn va à contre-courant. Et ce faisant, elle instaure une distance entre elle et les autres que même sa fille ne peut combler.
Elle apparait à la fin et c’est d’une violence inouïe.
 
J’ai bien aimé cette histoire qui brasse de nombreux thèmes et réussit à dénoncer l’intolérance de manière pas du tout subtile mais sans en faire le sujet de fond. C’est plutôt bien écrit, et si l’ensemble n’est pas plus approfondi, n’oublions pas que c’est un tome unique qui ne nécessite pas plus.
Côté objet, on est également sur un très bel ouvrage. Relié avec la couverture imprimée sur la reliure, des dorures et un jaspage turquoise du plus bel effet.
 
Oui, un livre que je recommande.

Plus d'infos : Bigbang

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