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Interviews

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Interview Jeanne Faivre D'Arcier - Retranscription - partie 1

Cette interview a été réalisée par Arcantane le 18 janvier 2012.

 

Arcantane : Tout d'abord pouvez-vous vous présenter à nos lecteurs ?

Jeanne Faivre D’Arcier : Je m’appelle Jeanne Faivre D’Arcier. J’ai écrit 2 premiers romans sur les vampires dans les années 90. Le premier s’appelait Rouge Flamenco. C’était l’histoire d’une danseuse de flamenco vampire. Le livre m’a été un peu inspiré par le thème de Carmen et de la femme fatale. En même temps, l’héroïne s’appelait Carmilla , c'est un petit clin d’œil au roman Carmilla de Sheridan le Fanu, un auteur irlandais du XIXe siècle.

Le deuxième livre s’appelait La déesse écarlate. Il s'agit plus d'une variation sur les grands mythes hindouistes, en particulier sur la déesse Kali qui est la déesse de la mort et des charniers dans la littérature et l’iconographie hindouiste. Le personnage de Mara est la reine des vampires indiens.

Ensuite, j’ai écrit autre chose, car j’en avais assez des vampires. J’avais passé 5 ans à écrire sur ce thème, je voulais passer à autre chose. J’ai écrit un roman historique, puis 5 ou 6 romans noirs avant de revenir à mes premières amours avec Le dernier vampire.

Arc : Vous avez débuté, il y a quelques années, un cycle sur les vampires sous le nom de la trilogie en rouge. Deux livres sont sortis chez Pocket : Rouge Flamenco (1993) et La Déesse écarlate (1998).
Pourquoi avoir choisi le thème des vampires ? Quelles ont été vos inspirations ? Avez-vous lu des livres ou vu des films qui vous ont inspirée ?

JFA : C’est plus en lien avec mon histoire personnelle. Comme beaucoup d’auteurs, j’ai commencé par un livre autobiographique dans les années 80. Et ce livre a rencontré un certain succès d’estime (NDR : La ceinture publié chez Flammarion). Après, tout ce que j’ai écrit était à mi-chemin entre l’autofiction et le roman noir. Cela n’a pas du tout marché et cela n’a pas été publié. J’ai donc arrêté d’écrire. Ce qui m’a donné envie de revenir à la littérature, ça a été d’une part la lecture des grands maîtres de la terreur. Je parle de Dan Simmons, de Stephen King, de Peter Staub, de Graham Masterton, de Dean Koontz par exemple, et surtout d’Anne Rice. La séquence « échec littéraire » avait été extrêmement douloureuse et j’étais très mal dans ma peau à ce moment-là ; j’avais donc complètement refermé la parenthèse. Je m’étais dit : « Je n’écris plus. »

Comme tous les drogués, tous les alcooliques, on finit toujours par replonger. C’est Anne Rice qui m’a fait replonger ; là, j’ai eu un déclic. Je me suis dit : « Ah oui ! Si effectivement le vampire peut être une sorte de cow-boy, de héros solitaire dérivant à travers le temps et l’espace et si on peut en faire un héros positif, alors là, cela peut être intéressant. » Ce que j’ai vu dans le fait d’écrire sur les vampires, c’était la palette très large de possibilités que cela offrait. On peut travailler sur des séquences temporelles complètement différentes. On peut travailler sur des zones géographiques et techniques différentes. On peut mettre en scène des mythes et j’ai trouvé que c’était extrêmement riche. C’est ça qui m’a donné envie de réécrire.

Arc : Pour les deux premiers tomes parus chez Pocket, vous avez choisi une héroïne différente pour chaque tome. Pourquoi ? Pourquoi ne pas avoir continué sur Carmilla, héroïne de Rouge Flamenco ?

JFA : D’une part parce que je ne suis pas une grande lectrice de série, du moins je ne l’étais pas. Ce qui me gênait dans l'approche « série », c’est qu’on termine un livre et on est obligé d’attendre que l’auteur ait écrit le suivant pour le lire, ce qui est assez frustrant. Du moins, je le voyais comme ça. Par ailleurs, j’avais peur de m’ennuyer avec le même personnage. Souvent, dans les séries, il y a une espèce d’affadissement qui se produit. Le premier volume est bon, le deuxième est pas mal, le troisième l’est beaucoup moins ; il y a une espèce d’appauvrissement de l’univers qui risque de se produire. Tout dépend de l’auteur, mais ça peut se produire comme ça. On est beaucoup dans la répétition et je trouve que cela peut être ennuyeux pour le lecteur, et c’est surtout très ennuyeux pour l’auteur. C’est comme ça que je le perçois.

Le premier livre était consacré à Carmilla. Le deuxième à Mara qui apparaît un peu en guest star dans le premier volume mais je ne voulais pas continuer avec la même héroïne. J’ai un peu revu mon point de vue parce que j’ai lu des séries historiques plus récemment, en particulier celle de Jean-François Parot qui a été mis en scène à la télévision avec son personnage de policier à la fin de l’Ancien Régime. J’ai trouvé ça génial. Nicolas Le Floch. Je ne sais pas si vous l’avez lu ou vu ; c’est assez formidable. J'ai lu encore plus récemment les livres de Jean d'Aillon qui est un professeur d’université qui vit dans le sud de la France et qui a beaucoup écrit sur le XVIIe siècle et en particulier sur les guerres de religion. J’ai enchaîné les livres, je les ai tous lus et finalement je me suis dit : « C’est assez génial !». Si c’est bien, cela peut être intéressant d’avoir une série. Encore faut-il être à la hauteur de l’ambition, c’est-à-dire ne pas lasser le lecteur, ne pas se lasser soi-même. Donc pourquoi pas ? Un jour…

Arc : Quand vous commencez à écrire des livres, savez-vous déjà la fin ou cela vient-il au fil de l'écriture ?

JFA : Cela ne vient pas au fil de l’écriture car je suis assez maniaque et je fais des scénarios qui sont très fouillés. Je commence par faire une bible des personnages avec leurs caractéristiques physiques, leurs personnalités, leurs passés, leurs histoires, leurs métiers. Après, je vois comment ces personnages vont interagir entre eux ; ça me donne un fil conducteur pour le récit, et après je fais un déroulé chapitre par chapitre.

Cela me prend quand même pas mal de temps, plusieurs mois, et après j’écris. En général, je ne suis pas du tout ma trame. Ça bouge. Les personnages n’évoluent pas comme je l’avais pensé. Quand ils s’incarnent, ils n’ont pas les mêmes réactions que celles que j’avais imaginées auparavant. Je suis amenée à revoir mon intrigue mais j’ai deux rails qui me sécurisent beaucoup pour écrire. C’est très important quand on écrit de la littérature fantastique d’avoir cette trame très poussée et très solide avant, sinon on part dans tous les sens. J’ai déjà tendance à partir dans pas mal de directions avec l'écriture de livres qui sont assez baroques, mais je pense que, si je n’avais pas la trame, je ne sais pas où j’irais.

Idem pour le roman noir. Dans un roman noir, il faut que l’intrigue soit très soutenue et bien construite et que, jusqu’à la dernière minute, on ne sache pas qui est le criminel, le meurtrier.

Pour ces deux raisons-là, je fais effectivement des déroulés de récits très articulés, très charpentés puisque cela correspond aussi à mon tempérament. J’aime bien « baliser » ce que je fais de manière très précise avant de commencer.

Arc : Vos fans (dont moi)…

JFA : Merci (Grand sourire)

Arc : … attendent depuis plusieurs années avec impatience la suite de La Trilogie en rouge. Le Dernier des vampires, qui est paru aux Éditions Bragelonne, reprend les aventures des vampires. Peut-il être considéré comme le troisième tome de cette trilogie ou comme une sorte de spin-off ? Est-ce que c’est la suite du premier ? On se pose des questions.

JFA : Cela n’a rien à voir et c’était volontaire en fait. Je voulais avoir une approche qui soit radicalement différente des 2 premiers livres qui sont très « exotiques ». Cela se déroule dans des pays lointains, on a des personnages de femmes vampires. Elles sont inscrites dans des territoires qui sont assez flamboyants : la danse, le flamenco pour la première ; les mythes hindouistes pour la deuxième. Je voulais une approche radicalement différente, c’est pour cela que j’ai mis autant de temps d’ailleurs à passer du deuxième livre au troisième car je ne voyais pas comment j’allais aborder le sujet et je ne voulais pas être dans la répétition. La répétition est quelque chose dont j’ai horreur, qui m’ennuie et c’est un risque d’appauvrissement que je voulais éviter. J’ai donc écrit totalement autre chose car j’en avais marre des vampires. J’en avais marre des morsures. J’en avais marre des baisers. J’en avais marre de tout ça !

Je suis passée aux romans noirs et j’en ai écrit un certain nombre, avec un certain succès. Ça marche d’ailleurs pas mal, en particulier en province dans la région bordelaise où je vis.

À un moment, j'ai trouvé un axe, je me suis dit : « D’abord, ce sera un homme . C’est un vampire, ce n’est pas une femme vampire. » Puis, il y a eu la volonté de m’inscrire dans la Révolution française.  J'avais lu pas mal de choses sur la Révolution française et j’avais écrit une nouvelle qui n’a pas été publiée qui s’appelait Alice au pays des droits de l’homme (qui était une variation d’Alice aux pays des merveilles). J’avais été amenée à lire sur cette période. Je me suis dit : « Mais c’est génial ! ». Il m’a d’abord fallu beaucoup de temps pour comprendre comment se séquençait la Révolution française. Il y a des périodes très courtes qui se succèdent. Il y a la période de l'assemblée constituante, les Girondins, les Montagnards et la Terreur, la réaction thermidorienne qui est une réaction de terreur blanche, il y a le Directoire, le Consulat. J’ai beaucoup lu pour pouvoir m’y retrouver et je me suis rendu compte qu’il y avait effectivement une littérature, une filmographie abondante sur l’ensemble de ces périodes, en particulier sur la Terreur et les chouans, la chute de la royauté, la fuite à Varennes, mais, qu’en revanche, il y avait un trou noir : les Girondins.

Les Girondins m’intéressaient beaucoup parce que je vis une partie de l’année dans le Bordelais. J’avais donc un tropisme fort du côté de la Gironde. Pour moi, ces personnages du moment Girondins représentent un peu l’âme de la résistance à la centralisation politique et au jacobinisme qui marquent la vie politique française depuis la révolution.

C’est l’esprit provincial, dans le bon sens du terme. J’avais aussi envie d’écrire sur ces personnages parce qu’il n’y avait rien eu du point de vue littéraire depuis (Alphonse de) Lamartine. Les Girondins de Lamartine a été un best-seller quand il est sorti. Et puis il n’y a plus rien eu. Je me suis dit : « Ça au moins, c’est original. ».

Mon personnage va être un des représentants obscurs ; il ne fallait pas trop le mettre en valeur sinon on risquait de se confronter à la réalité des Vergniaud, Brissot, des grands personnages de La Gironde et cela devenait très compliqué à gérer, mais il allait appartenir au mouvement Girondin. Ça me permettait aussi de garder un lien avec le Sud Ouest et le Bordelais qui est ma terre d’élection.

’histoire des Girondins est incroyablement tragique. On a l’ascension, une période de gloire brève et fulgurante et on a une chute brutale car ils sont éliminés physiquement et politiquement par les Montagnards ; et en particulier par Robespierre. C’est incroyablement tragique, c’est une pièce de Racine. Du point de vue littéraire, c’était très motivant. Voilà comment s’est faite la jeunesse de ce récit mais en même temps ce n’est pas qu’un roman historique. Je ne suis pas historienne et je ne voulais pas trop m’encombrer avec la dimension historique. L’histoire est à la fois magique mais aussi très limitante car on doit respecter la réalité. C’est ennuyeux pour moi du moins.

J’ai donc gardé le fil conducteur avec le roman noir qui m’a beaucoup inspiré du point de vue littéraire depuis une dizaine d’années. Je me suis dit : « Ce livre va commencer comme un roman noir extrêmement classique. » Une équipe de la brigade criminelle au Quai des Orfèvres va être confrontée à un tueur en série particulier puisqu’il ne tue que des scientifiques de haut niveau, des cancérologues et des hématologues ; il dévaste les laboratoires de l’Inserm. Sauf qu'on va s'apercevoir que ce meurtrier est extrêmement particulier puisqu’il ne laisse aucune trace, pas de sang sur les scènes de crime, aucune trace physique et tous les morts portent une blessure à la gorge. Ils sont égorgés. Dans les enquêteurs, il y en a un un peu plus frappadingue que les autres qui est un lecteur de littérature fantastique, qui a vu tous les films de la Hammer et qui commence à parler de cas de vampirisme. Petit à petit, on vient à parler de vampires. Les autres lui disent qu’il est vraiment cinglé car les vampires n’existent pas. Ils veulent rester dans une approche très cartésienne de leur métier car cela les sécurise. Puis finalement, petit à petit, l’hypothèse d’un meurtrier vampire se confirme, mais on met très longtemps à basculer. Une série de faits va leur sauter à la figure, si j’ose dire, et va les incliner à penser qu’ils ont affaire à un vampire : le personnage dont j’ai parlé préalablement, l’homme politique de la Gironde, l’avocat bordelais qui fait une carrière politique dans le mouvement Girondin et qui est élu à l’Assemblée législative à la convention à Paris.

Voilà comment ça s’est fait.

 

Vers la deuxième partie

Interview de Father Sebastiaan

 

ABFA : Pouvez-vous vous présenter pour ceux qui ne vous connaîtrez pas ?
FS : Salutations, mon nom est Father Sebastiaan et je suis un prothésiste dentaire professionnel spécialisé dans les crocs de vampire sur mesures. Depuis 1992, quand ma mère m'a dit que Tom Cruise avait perdu du poids pour son rôle de Lestat le vampire tiré des livres d'Anne Rice, j'ai été impliqué dans la vie de la communauté vampirique et depuis je me suis spécialisé dans les crocs, j'ai organisé des événements comme le Endless Night Vampire Ball (Paris, New-York, Londres, Amsterdam et la Nouvelle-Orléans) et écrit plusieurs livres dont Vampyre Virtues : The Red Veils qui sort en France le 25 novembre 2011.

ABFA : Vous avez vécu à Gotham, puis avez voyagé à travers l'Europe mais depuis quelques années, vous vous êtes installé à Paris. Qu'est ce qui vous a poussé à choisir notre belle capitale ? Prévoyez-vous de redéménager dans le futur ?
FS : J'ai emménagé à Paris pour les mêmes raisons que je l'avais fait à Gotham (New-York)... les circonstances et le destin, juste un appel très fort de chacune de ces villes à un certain moment de ma vie. Je suis un amoureux d'Histoire et je suis devenu guide professionnel d'une visite des Mystères de Paris http://www.mysteriesofparis.com/ pour assouvir ma soif du passé et pour revivre l'Histoire. Paris est une ville de beauté, d'amour, de romance, de passion et la ville vampirique parfaite. Elle m'inspire et elle est au centre de l'Europe. Donc, quand je vais faire des crocs, c'est juste un court voyage pour me rendre à Londres, Amsterdam, Berlin ou n'importe où en Europe.

ABFA : Pourquoi avoir organisé un bal à Paris ? Est-ce que c'était un vieux rêve ou avez-vous répondu à une attente du public ? Maintenant que c'est passé, est-ce que ça a été à la hauteur de vos attentes ?
FS : Depuis des années, j'organise des Bals de Vampires à New-York et à la Nouvelle-Orléans. Quand je suis arrivé à Paris, j'ai essayé d'organiser de plus petits événements mais j'ai réalisé qu'il fallait impliquer les gens autour du Monde. Paris est une capitale internationale et avec sa beauté, son histoire et son ambiance, c'était un choix évident tout simplement. Les événements plus petits n'ont attiré que les locaux, nous avions besoin de faire venir les gens de partout dans le Monde et avec une équipe épatante et en étant sur place, c'est le premier événement en 10 ans que j'ai pu organiser dans la ville dans laquelle je vis. D'habitude, à New-York et la Nouvelle-Orléans, je ne suis pas sur place pour pouvoir travailler sur le terrain. Bien sûr il s'agissait du premier essai mais ça a été au-delà de mes attentes. Il y a peu d'événements spécifiquement orientés costumes à Paris et les français, et nos invités de l'étranger, sont venus en faisant preuve de beaucoup de style.
Les gens parlent encore de la soirée et j'ai hâte de me préparer pour 2012 ! Le prochain sera encore plus spectaculaire car nous avons enfin réussi à faire circuler l'idée et à éliminer les accros au niveau de la production.

ABFA : Que pensez-vous des français ? Est-ce que la scène vampirique est différente ici ? Avez-vous d'autres projets pour nous ?
FS : Les Français sont au coeur de l'Europe et ce que j'aime à leur sujet c'est ce sens de la culture qui leur paraît normal. Ils continuent à prendre des vacances (alors que les Américains travaillent sans arrêt pour vivre), jouent aux cartes et lisent de vrais livres au lieu de vivre devant leur écran d'ordinateur ou de lire sur un Kindle. Leur esprit est fort et c'est quelque chose que j'admire.
L'excitation du moment, c'est le livre Vampyre Virtues: The Red Veils, mon premier en français, qui sortira en novembre 2011. On prévoit une petite soirée pour la sortie au Klub où vous devrez avoir des crocs pour rentrer avant minuit. Ce livre est sur la façon d'embrasser les aspects positifs de l’archétype vampire au cours d'une vie comprenant la passion, l'amour, la romance, le mystère, la sexualité, l'instinct primaire, le rock'n'roll et la décadence.

ABFA : Quand vous donnez une interview, comme celle que vous avez faite avec Ardisson dans Tout le monde en parle, ne pensez-vous pas que quoi que vous disiez, les gens ne vont pas changer d'opinion ? Pensez-vous que le jeu soit truqué d'avance ?
FS : Non, je ne pense pas que ça soit truqué, Thierry Ardisson était très drôle et très poli. Les producteurs m'ont donné une loge sympathique avec des cookies et des sushis et il y avait écrit « Le Vampyre » sur la porte. Ils ont été très professionnels. Ça a été une très bonne expérience que j'ai beaucoup appréciée. Je pense qu'il aurait pu faire du sensationnalisme sur mon dos mais il avait l'air plus fasciné et curieux que irrespectueux.

ABFA : Qu'elle est votre opinion sur la frénésie actuelle autour des vampires due en partie au fameux Twilight ? Est-ce que ça vous laisse indifférent, vous amuse ou préféreriez-vous ne pas avoir ce type de publicité ?
FS : Je pense que Twilight est juste une évolution de plus de la mythologie moderne. Au départ, il y a eu les histoires du XIXème comme Le Vampire de Lord Byron, puis Dracula suivi d'Anne Rice et maintenant Twilight et True Blood. Chaque nouvelle incarnation fait évoluer le mythe et interpelle un public nouveau. Croyez-moi, quand j'étais la « bête curieuse » au lycée, portant des crocs et que les sportifs et les pom-pom girl se moquaient de moi, quelque chose comme Twilight est une revanche parfaite car les enfants de ces sportifs et pom-pom girl sont accrocs à ça. Le mormonisme et les vampires étincelants ne me choquent pas, c'est juste très drôle.

ABFA : Avez-vous lu les aventures d'Anita Blake de Laurell K. Hamilton ? De manière plus générale, lisez-vous de la littérature vampirique ? Restez-vous attaché aux classiques du genre ou, par curiosité, lisez-vous aussi les livres de la nouvelle génération ?
FS : Je suis un grand fan d'Anne Rice mais j’aime davantage le côté esthétique des films et des séries télés. True Blood a cité plusieurs fois mes livres parce que les producteurs ont fait beaucoup de recherches sur le mode de vie et le cheminement du Vampyre moderne. Cependant je ne suis pas autant « un vampire littéraire » que j'aimerais pouvoir le dire. Cependant j'aime les concepts tentaculaires et les idées qui émanent d'auteurs hautement créatifs. Je n'ai jamais lu les Anita Blake mais j'ai rencontré Laurell à la Nouvelle-Orléans et à quelques conventions au fil des années et elle est vraiment cool.

ABFA : Pouvez-vous nous dire un mot sur le livre sur lequel vous travaillez en ce moment ?
FS : A l'heure actuelle, je travaille sur Vampyre Virtues : The Red Veils qui parle des 99 aspects issus de la mythologie du vampire qui procurent de la puissance dans la vie réelle. C'est basé sur mes années d'interactions avec mes clients qui embrassent plus ou moins l'image du vampire dans leur vie et appliquent ces vertus. Composer ce livre s'est fait en tirant des conclusions de ces expériences plutôt qu'en partant de zéro. L' « état d'esprit Vampyre » est cet enthousiasme, cette impression de communion, cette excitation qui se construit autour des gens qui ont des crocs. C'est comme effleurer un fantasme et le ramener dans le monde réel. Chaque paire que je fabrique m'inspire, et maintenant il est temps de regrouper et de partager ces idées. C'est aussi mon premier livre en français, et j'ai hâte de voir quel accueil il va recevoir.
 

ABFA : Ça fait 15 ans que vous faites des crocs sur mesures : avez-vous noté une croissance dans ce marché de niche très spécifique au fil des années ? Ou est-ce que ça va, ça vient avec la mode ?
FS : A l'origine, les crocs allaient et venaient principalement avec les vagues de films, cependant avec la croissance de l’ « état d'esprit Vampyre » et son évolution, ça a pris un rythme propre, maintenant complètement indépendant comme sa communauté. Bien sûr, la plupart de mes styles sont inspirés par divers films comme Génération Perdue, Entretien avec un vampire, Underworld, Un Vampire à Brooklyn et le film Wolf parce que ça parle tout de suite aux gens. Je suis sûr qu'il y aura des films dans l'avenir et de nouveaux styles qui inspireront une nouvelle génération de clients.

Merci beaucoup d’avoir pris le temps de répondre à nos questions !
Un grand merci également à Kouraï et Yuta, qui nous ont permis d’obtenir cette interview.

 

Interview diffusée pour la 1ère fois sur La gazette de Sigmund n°6

Interview Isabelle Troin

 
 
Avant de vous jeter à lecture perdue dans «Péchés Céruléens», accordez-vous une pause afin de connaître un peu mieux la magicienne qui transforme la langue de Shakespeare en français, j’ai nommé : Isabelle Troin, traductrice des tomes d’Anita Blake (entre autres). Nous avons eu le plaisir de lui poser quelques questions...
 
Pouvez-vous, vous présenter en quelques mots ?
Isabelle Troin : J’ai 39 ans, je vis à cheval entre Toulon dont je suis originaire et Bruxelles où travaille mon compagnon. J’ai deux vieux chats que j’adore et je suis passionnée par les voyages (Japon et USA essentiellement) ainsi que les chaussures (une centaine de paires dans mon placard qui n’en peut plus). 
 
Avez vous toujours voulu être traductrice ?
IT : Non. 
 
Quelles études avez-vous fait pour devenir traductrice ?
IT : Aucunes. Je suis diplômée de Sup de Co Toulouse, option gestion des produits de grande consommation... Je suis venue à la traduction (fantasy, SF et fantastique) plus tard, parce que les métiers pour lesquels j’étais formée ne me convenaient pas, que je parlais très bien anglais et que j’avais fait beaucoup de jeux de rôles. 
 
Combien de temps vous prend une traduction en général ?
IT : Ça dépend de la difficulté et de la longueur du texte. Le tome 11 d’AB m’a pris deux mois environ. 
 
Quelle est la série qui vous a le plus plu à traduire ?
IT : «Les seigneurs des runes», de David Farland, parce que c’est une histoire intense et tragique écrite dans un très beau style. 
 
Dans les AB, quel tome aimez-vous le plus ?
IT : J’ai beaucoup aimé les tomes 3 et 4 où l’univers de la série se développait et où le côté policier avait encore une place importante. 
 
Est-ce que vous lisez beaucoup en temps ordinaire ? Style ? Plus en anglais qu’en français ?
IT : Je lis énormément et de tout ! Beaucoup de bd et de mangas, avec une affection particulière pour l'œuvre de Taniguchi. Des romans contemporains anglais et américains, généralement en VO sauf pour ceux qui sont très bien traduits (Paul Auster chez Actes Sud, par exemple), mais aussi des romans japonais (je suis fan de Yoko Ogawa et Banana Yoshimoto) et français. Pas beaucoup de nouvelles, car ce format ne permet pas suffisamment de développer les personnages à mon goût. Peu de fantasy/SF/fantastique car ça me donne l’impression d’être encore en train de bosser, mais j’ai quand même eu un très gros coup de cœur l’an dernier pour la série «Kushiel» de Jacqueline Carey. 
 
Allez-vous continuez à traduire les inédits d’AB ?
IT : Tant que Milady voudra de moi ! (sourire).
 
Pouvez-vous nous donner une estimation de combien peut toucher un traducteur ou nous l’expliquer : est-il payé au mot ? Aux nombres de pages ?
IT : Nous sommes payés en droit d’auteur (X% sur les ventes), avec un minimum garanti qui s’appelle l’à-valoir et qui nous reste acquis même si le bouquin ne se vend pas du tout. Si jamais il se vend très bien et que les droits d’auteur générés dépassent l’à-valoir, nous touchons la différence une fois par an. Mais il est assez rare, dans le secteur de la fantasy (bit-lit incluse) que cela arrive. Quant à l’à-valoir, il est calculé en fonction du volume du texte (X euros le feuillet de 1500 signes). Ensuite, le revenu d’un traducteur dépend essentiellement de sa vitesse de travail, qui est très variable d’une personne à l’autre. Il est impossible d’indiquer un chiffre moyen. Un traducteur littéraire qui a du boulot en permanence et qui travaille sur des textes qui ne généreront pas de droits d’auteur supplémentaires gagne sa vie correctement, mais rien d’extraordinaire.
S’il est rapide et qu’il bosse sur du Stephen King, en revanche, ça peut être assez intéressant pour lui ! 
 
Quels conseils donneriez-vous pour ceux qui souhaitent devenir traducteur ?
IT : Être certains qu’ils supportent la solitude et qu’ils sont assez motivés pour s’astreindre à travailler chaque jour sans personne pour les surveiller ! Sinon, c’est un métier où le contact personnel est prépondérant. Plutôt qu’envoyer un CV, ou même un essai, que l’éditeur ne regardera pas, il faut aller à la rencontre des gens, par exemple sur les Salons du Livre et dans les conventions. 
 
Et pour connaître plus amplement Isabelle, vous pouvez consulter son blog : http://leroseetlenoir.blogspot.com/
 
Interview réalisé en février 2010, par Arcantane, pour La Gazette de Sigmund n°3
 

Août 2009 : Anne-Claire Payet

 
Anne-Claire Payet découvre très tôt sa passion pour le dessin. C’est naturellement qu’elle se tourne vers un univers féerique et fantastique : Un monde invisible qu’elle s’efforce de matérialiser. Son univers, bien que teinté de noir, est aussi emprunt de romantisme et de délicatesse.
Elle a réalisé de nombreuses couvertures avant de rejoindre en août 2008 les Editions Bragelonne.
 
Pourrais-tu, en quelques lignes, te présenter ? 
Anne-Claire : Et bien voilà, je me prénomme Anne-Claire Payet, j’ai 27 ans, je suis Réunionnaise et je vis en Métropole depuis 10 ans déjà... que le temps passe vite !
Je suis fan de fantasy, de bit-lit, de mythologie. Petite déjà je dessinais... devant le Club Dorothée ! Ma passion du dessin a commencé devant les mangas et petit à petit, j’ai découvert "l’univers Féerique de Disney". Je pense que c’est grâce aux dessins animés que j’en suis là aujourd’hui !
 
Comment es-tu devenue l’illustratrice de la série Anita Blake ? Milady t’a contacté ou bien tu t’es portée volontaire ? 
A-C : Je travaille en interne chez Bragelonne depuis un an déjà et il a semblé naturel à mes supérieurs de me faire travailler sur la série Anita Blake vu que je suis illustratrice à la base et que l’univers de cette série correspondait très bien à mon style.
 
Comment crées-tu les couvertures ? T’inspires-tu d’un extrait du roman ? Y a-t-il des exigences de la part de Milady (Couleur ? Personnages ? ...) ou as-tu carte blanche ?
A-C : Pour les couvertures d’AB cela a été très simple : nous nous sommes basés sur les couvertures américaines (partie du corps, jeu d’ombres et de lumières etc).
J’ai essayé de coller le plus possible à ces représentations. Il fallait simplement faire attention à ne pas faire des positions trop ressemblantes... Mais évidemment quand vous avez déjà fait le tour du corps humain c’est assez compliqué étant donné le nombre de tomes !
A part cela, le choix des couleurs est personnel, il n’y a pas eu vraiment d’exigences là-dessus.
 
Qu’utilises-tu comme logiciel pour tes créations ?
A-C : J’utilise en tout et pour tout Photoshop, logiciel de retouches d’images, mais également un très bon outil de dessin. Je travaille aussi avec une tablette graphique qui me permet de dessiner beaucoup plus facilement qu’avec une souris !
 
Combien de temps, environ, une couverture te prend-elle ?
A-C : Cela dépend de la couverture, mais je dirais entre deux et trois heures peut-être un peu plus.
C’est assez vague, car je vais souvent à l’aventure ajoutant quelques éléments par-ci par là et si cela ne me plait pas je peux les enlever en cours de route.
Evidemment, il faut que les responsables de Milady y jettent leur petit oeil de renard rusé et donnent leur accord. Si cela ne les satisfait pas, je peux effectivement être amenée à la recommencer.
 
Est-ce que tu t’es déjà retrouvé confrontée au refus d’une couverture de la part de l’auteur/agent en lui-même ?
A-C : L’auteur n’a pas son mot à dire en général sur les couvertures. En tout cas pour le peu que je sache pour la série Anita Blake, car c’est une réédition.
Mais je ne peux pas vraiment m’étendre sur le sujet, car je vous avoue que ce n’est pas mon travail donc je n’ai pas les compétences pour vous répondre.
Cependant, comme je le disais plus haut, oui, il est possible qu’on me demande de recommencer une illustration.
 
Lis-tu la série Anita Blake ? Qu’en penses-tu ?
A-C : Oui. Je suis actuellement en train de la lire et ça me plait beaucoup ! J’ai toujours adoré les histoires de vampires et s’ils sont sexy, c’est encore mieux ! Par contre, je dois avouer que je préférerai que le côté Fantasy soit plus exploité que le côté érotique ! Si je voulais lire ce genre de livre, je me tournerai vers un autre genre. Les personnages sont assez torturés surtout du côté des métamorphes et Anita se pose beaucoup trop de questions ! Ah et autre chose... je ne peux plus supporter les descriptions de ses Nike !!!
 
 
Que penses-tu des couvertures américaines, notamment de la nouvelle orientation prise avec les scies et l’outillage (ndlr «Blood noir» et «Skin trade») ?
A-C : Bien que nous nous soyons basés sur les premières couvs américaines, je dois dire que je préfère nettement les nouvelles. Je les trouve un peu vieillottes, mais elles respectent les codes de la bit-lit (partie du corps, on ne voit pas le visage pour laisser cour à l’imagination du lecteur etc). Par contre, je ne vois pas le message qu’ils ont voulu faire passer avec les nouvelles... Quel est le rapport avec AB ? Ce serait-elle reconvertie dans le bricolage ? (Rires...)
 
Des sources d’inspirations ? Des illustrateurs que tu aimes bien ?
A-C : Oh oui ! Pleins, pleins, pleins, mais je ne peux pas tous les citer hélas !
J’adore les illustrations de Luis Royo, Mélanie Delon, Marta Dahling, Linda Bergkvist...
 
 
De toutes les couvertures AB que tu as illustré, quelle est ta préférée ?
A-C : Sans hésitation la couverture du Tome 5 «Le Squelette sanglant».
Je me suis pas mal retrouvée dans celle-ci car elle correspond beaucoup plus à mes travaux personnels : tonalité de bleu, cimetière etc.
 
Une dernière question : quels conseils donnerais-tu à une personne qui souhaite débuter dans ce métier ?
A-C : De persévérer ! Vraiment, ça fait peut-être un peu vieux jeu de le dire mais si l’on souhaite faire ce métier, qu’on soit graphiste ou illustrateur, il ne faut pas avoir peur de faire des erreurs et de travailler, travailler, travailler...
 
Je te remercie de nous avoir accordé un peu de temps pour répondre à nos questions.
Nous te souhaitons une bonne continuation et attendons avec impatience tes prochaines créations sur Anita.
A-C : Merci à vous, ce fut un plaisir :)
 
Pour plus d’informations sur cette demoiselle, vous pouvez consulter son site web et sa page DeviantArt.
 
 
Interview réalisé en août 2009 pour la Gazette de Sigmund n°2

 
 

Bit Lit Tour 2011 : interview de Kelley Armstrong

Kelley Armstrong devait nous accorder une interview (commune entre ABFA et V&S comme pour celle de Patricia Briggs) lors du Bit-Lit Tour 2011 qui a eu lieu en mars chez Bragelonne, mais son état de fatigue après cette tournée épuisante ne nous a pas permis de la réaliser.

Qu'à cela ne tienne, Kelley est repartie avec nos questions sous le bras et nous a répondu par mail ! C'est toujours mieux que rien et nous la remercions du temps qu'elle a pris pour nous répondre.

Merci également à Leslie Palant, l'attachée de presse de Bragelonne, qui a organisé tout ça et sans qui cette interview n'aurait pas eu lieu.

Voici donc l'interview de Kelley dont les questions sont signées Tan et Exécutrice. La traduction a été effectuée par Exécutrice.

 

Votre héroïne se transforme en animal et donne au lecteur un aperçu de ce qu'elle ressent sous cette forme. De quoi vous êtes vous inspiré pour cela ? Avez-vous des animaux ? Lu des livres sur le comportement animal ?

Kelley Armstrong : Je trouve facile de m’imaginer à la place d’une autre personne. Lorsque j’étais enfant et que je rêvais éveillée, j’imaginais des personnages alors que les autres enfants se voyaient sûrement dans de grandes aventures, c’est sûrement parce que j’ai écris des fictions toute ma vie. Pour les loups-garous, je prends ce que je sais à propos des loups et des canidés, et j’imagine ce que ça serait d’être à moitié loup et à moitié humain. Pas seulement d’être capable de changer de forme, mais aussi de vivre comme un loup.

 

Pourquoi avez-vous choisi de changer de personnage à chaque tome ou presque ? Laquelle vous donne le plus de fil à retordre lors de l'écriture ?

KA : C’est une chose qui a été décidée dès le moment où mon éditeur m’a demandé une série. J’en ai parlé avec mon agent et je lui ai expliqué que je ne voulais pas faire une série sans fin avec les mêmes personnages que Morsure. Je les aime, mais au bout de quelques livres je serais devenue répétitive. Donc nous avons trouvé cette idée d’un monde surnaturel plus large et j’ai créé dans Capture des personnages que je pouvais utiliser dans les « spin off » comme narrateurs. Les lecteurs sont partagés à ce sujet mais je pense qu’ils doivent préférer avoir un roman original et « frais » avec un nouveau narrateur plutôt que toujours la même histoire avec un personnage qu’ils suivent depuis dix tomes.

En ce qui concerne les personnages, ce sont les vampires qui sont la « race » la plus difficile pour moi. Ils ont été si souvent exploités et si bien exploités que c’est compliqué d’apporter quelque chose de nouveau au genre.

 

Quelle a été votre inspiration pour le monde des esprits dans lequel Eve Levin évolue ?

KA : En fait ce n’était qu’une excuse pour faire un livre avec un personnage qui était mort avant qu’on ait eu la chance de la rencontrer Dans Capture nous rencontrons Savannah, et sa mère Eve est déjà morte. Mais il y a tellement d’histoires secondaires à son sujet dans les trois livres qui ont suivi que je voulais vraiment lui donner une histoire. Heureusement, dans un monde surnaturel, être mort ne l’empêche pas !

 

Toujours à propos de Hantise, j’ai eu le sentiment que ce livre était beaucoup plus violent que les 4 précédents. La série va-t-elle devenir plus violente ou est-ce du à Eve ?

KA : C’est à cause d’Eve. C’est mon personnage le plus dur et elle a un passé tellement dur et violent que ça ressurgit sur l’histoire. L’histoire est toujours à la mesure des personnages.

 

 Qu’est ce qui vous a donné envie d’écrire une série YA ? Aviez-vous besoin de faire une pause dans WOT ou bien de traiter des sujets différents?

J’ai eu une idée pendant l’écriture de Capture, mais c’était à propos des créatures surnaturelles qui découvraient leur pouvoirs, moment qui arrive à la puberté dans mon univers ; ce qui n’aurait pas marché pour une série adulte. J’avais donc gardé cette idée de coté et lorsque j’ai commencé à recevoir un nombre incalculable de mails venant de lecteurs que je considérais comme trop jeunes pour lire mes livres. Alors j’ai décidé de tenter le coup avec mon idée YA.

 

 

Pour pouvoirs obscurs, vous dites avoir saoulé votre fille avec vos questions sur l’adolescence etc. a-t-il été plus difficile d’écrire une histoire mettant en scène des jeunes que des adultes ?

KA : Bien que je couvre une grande fourchette d’âges avec les narrateurs de la série adulte, les adolescents sont très différents. Bien sûr il y a le langage, il faut que les personnages sonnent plus jeunes. Mais le plus gros problème, eh bien se sont les problèmes ! Lorsque j’écris à propos d’adultes, qu’ils aient 25 ou 45 ans, ils doivent faire face à des problèmes similaires (travail, finances, vie de couple, les enfants …). Les ados en revanche sont à un autre moment de leur vie et les personnages doivent refléter ça. Ils ont également un éventail de moyen limité pour régler leurs problèmes. Si un adulte prend la fuite, il peut vider son compte en banque, trouver de faux papiers, prendre un avion, louer une planque etc … Un jeune de quinze ans ne peut pas faire ça. Donc j’ai eu besoin de travailler un peu plus dur sur les personnages ados et ma fille m’a beaucoup aidé là-dessus.

 

Est-ce que toutes les nouvelles que vous fournissez gratuitement sur le site ne vous demande pas énormément de travail en plus finalement ? Vous viennent-elles à l'esprit pendant l'écriture d'un tome ou entre deux ?

KA : Lorsque j’ai lancé mon site internet en 2003, on m’a conseillé de trouver un moyen de faire revenir les lecteurs entre les livres. Une de ces idées fut d’écrire ces nouvelles et de les mettre en ligne. Ça a marché bien plus que je ne l’espérais mais après cinq ans de travail dessus j’ai décidé qu’il y avait assez de contenu en ligne pour la série adulte. Mais comme j’ai adoré les faire, j’ai décidé de faire la même chose pour la série YA. C’est quelque chose que je peux offrir au lecteur en remerciement et ça me donne l’occasion de faire une coupure entre l’écriture des livres.

 

Vous écrivez tous vos romans à la 1ere personne, c’est le personnage qui s’exprime. Pourquoi avoir choisi cette narration à la 1ere personne plutôt que la 3e personne qui est plus classique et permet de voir plus de choses de l’action ?

KA : C’était plus une décision naturelle qu’un choix délibéré. Avec les romans j’ai d’abord écrit à la première personne parce que c’est ce qui m’est venu le plus facilement. Avec mon 9e livre (Living with the Dead) en revanche, j’ai temporairement basculé à la 3e personne pour les besoins de l’intrigue. Ce fut un livre plus rapide à écrire que les autres, car raconter l’histoire de différents points du vue impliquait que j’avais moins besoin de l'intrigue globale.

Le lecteur voyait se dérouler des choses qui auraient dû être résumées dans une narration à la première personne puisque le personnage principal n’y était pas présent. Mais bien que j’ai adoré ça et que j’ai pu voir les avantages de la narration à la 3e personne, ce fut le moins populaire de mes livres car mes lecteurs préfèrent la 1er personne.

 

Vous n'avez jamais été tentée d'utiliser votre formation en informatique pour écrire un thriller scientifique ?

KA : Non. Ma formation est principalement en programmation, ce qui ferait un livre très ennuyeux ! En revanche j’ai utilisé ça pour donner un boulot à Paige Winterbourne qui est programmeuse.

 

 

Avez-vous une bible des personnages pour pouvoir suivre leur évolution à travers les livres ?

KA : Oui j’en ai une qui m’aide à garder le fil, ou qui essaye en tout cas car les erreurs arrivent quand même. J’ai également une équipe de bêta-lecteurs qui m’aident à traquer les incohérences.

 

Vous avez signé plusieurs contrats (notamment pour 2 trilogies suivant les pouvoirs obscurs) et pour un 13ème tome des femmes de l'Autremonde ? Dans combien d'année pensez-vous pouvoir souffler un peu ?

KA : L’idée de ne pas écrire ne correspond pas du tout à l’idée que je me fais du repos. Très honnêtement ça ressemblerait plutôt à une punition. Je ne serais pas contre une pause de temps en temps dans ce qui est la partie du boulot ou je n’écris pas, mais j’aime écrire. Si j’avais un but, ce ne serait pas de gagner assez d’argent pour faire une pause, mais de gagner assez d’argent pour embaucher des gens pour tout faire à ma place, sauf écrire et la partie édition du livre.

 

La question fun pour la fin. Je sais que vous êtes une fan d'X-Files. Êtes vous plutôt Mulder ou Scully ? Êtes-vous 100% rationnelle ou laissez-vous votre imagination vous dire qu'il y a touche de surnaturel dans ce monde ? (en anglais la question était « Are you 100% rational or do you want to believe?)

KA : Sans hésiter plutôt une Scully. Je pense que c’est à cause de ma formation scientifique. Je dirais plutôt que je suis plutôt une Scully du milieu de la série. J’ai envie de croire … mais j’ai besoin de preuves solides avant de le pouvoir

 

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